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Saint Pierre aux Liens

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Une église sur l’Esquilin

La basilique de Saint-Pierre-aux-Liens s’élève dans une zone imprégnée d’importants complexes archéologiques, révélant une stratification mise en évidence lors des travaux de reconstruction dans les années 1950. Trois domus de la période républicaine, transformées maintes fois, ont évolué pour former une Domus Ecclesiae. Malheureusement, rien n’est parvenu jusqu’à nous de la première basilique paléochrétienne. La reconstruction de l’église de Saint-Pierre-aux-Liens a eu lieu en 439 sous le pontificat de Sixte III, également connue sous le nom de basilique eudossienne, en l’honneur d’Elia Eudossia et Licinia Eudossia, respectivement épouse et fille de l’empereur d’Orient Théodose II. La tradition raconte que la jeune impératrice aurait offert au pape Léon Ier les chaînes qui avaient enchaîné Pierre lors de sa captivité à Jérusalem. La basilique possédait déjà les chaînes de la captivité de Pierre dans la prison Mamertine. Lorsque ces deux ensembles de chaînes entrèrent en contact, elles fusionnèrent miraculeusement pour ne former qu’une seule.

La nef de gauche

La basilique, témoin de l’histoire, a subi plusieurs restaurations au fil des siècles, notamment par le pape Adrien vers 790, Sixte IV et Jules II, ces deux derniers appartenant à la même famille. Leurs armoiries familiales, della Rovere, ornent les chapiteaux des colonnes du portique externe. L’intérieur à trois nefs, divisé par des colonnes antiques aux chapiteaux doriques, abrite une fresque représentant le miracle des chaînes par l’artiste génois Giovanni Battista Parodi. La nef droite conserve des œuvres notables, dont une peinture de Saint Augustin de Guercino sur le premier autel, ainsi que deux portraits attribués à Domenichino. L’abside paléochrétienne est couverte d’une fresque réalisée en 1577 par Jacopo Coppi, centrée sur l’histoire des chaînes. L’architecte Virginio Vespignani a remodelé la zone du presbytère et érigé un majestueux ciboire au-dessus de la crypte, contenant l’urne avec les chaînes de Saint-Pierre, conçu par Andrea Busiri.

La nef de droite

Juste à côté de l’entrée sur la gauche, on a le monument funéraire des deux frères Antonio et Piero del Pollaiolo. Deux bustes, deux artistes florentins connus surtout pour avoir réalisé les deux jumeaux sous la Louve. Mais ils étaient bien plus. Peintres, sculpteurs, graveurs et orfèvres, les frères Pollaiolo étaient un couple d’artistes de la Renaissance contemporains de Verrocchio, Léonard de Vinci, Ghirlandaio. Il est difficile de séparer l’un de l’autre, car nombre de leurs œuvres sont le fruit d’une collaboration. Au-dessus une fresque de Antoniazzo Romano représente la procession de 1476 faite pour invoquer la fin de la peste. Le long de la nef gauche on peut voir le monument funéraire de Mariano Vecchiarelli. Il est représenté entre deux squelettes, typique goût macabre du baroque. Juste à côté, une importante icône en mosaïque du VIIe siècle nous montre un Saint Sébastien, vieux et barbu, alors que nous le connaissons jeune et beau. Suit l’autel avec la « Déposition de la Croix » attribuée à Pomarancio.  

Saint Pierre aux Liens

Au fond de la nef, le monument funéraire du cardinal Nicola Cusano, également connu sous le nom de Nikolaus Krebbs, arbore les armoiries avec un homard rouge, provenant de son nom allemand signifiant homard. Adjacente à l’église se trouvait le couvent, dont la sacristie présente un sol en marbre provenant probablement des thermes de Trajan. Cependant, l’attraction majeure qui attire de nombreux visiteurs à Saint-Pierre-aux-Liens est indéniablement la statue de Moïse de Michel-Ange, initialement destinée à orner le monument funéraire de Jules II dans la basilique Saint-Pierre au Vatican.

Notes

Moise de Michel Ange