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sainte Marie de la Paix

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Une petite église

A deux pas de la place Navone au fond d’une petite place se dresse une église à la jolie façade, c’est l’église de sainte Marie de la Paix. C’est à la fin du XVe siècle que le pape Sixtus IV fit bâtir une église dédiée à sainte Marie des Vertus à l’emplacement d’une chapelle bien plus ancienne, san Andrea de Acquarenariis. L’ancienne église saint Andrea de Acquarenariis, devait son nom aux nombreux vendeurs d’eau présents dans le quartier. Ils puisaient directement l’eau dans le fleuve Tibre. Ils devaient purger l’eau du sable qui y était mêlé. La légende raconte qu’en 1480 une image de la Vierge placée sous le portique, aujourd’hui située sur le maître-autel, frappée par une pierre lancée par un soldat ivre, se mit à saigner. Le pape Sixte IV, informé de ce qui s’était passé, se rendit personnellement sur place et fit changer le nom de l’église en santa Maria della Virtù, promettant de rénover le vieux édifice de culte délabré 

La nouvelle église

L’architecte pourrait être Baccio Pontelli. Les travaux furent complétés par le pape Innocent VIII. Achevée au début du XVIe siècle, les travaux ont pris fin deux ans plus tard. C’est sous Innocent VIII que l’église change de nom et devient sainte Marie de la Paix pour commémorer la paix de Bagnolo, l’acte qui a mis fin à la guerre de Ferrare contre la République de Venise. L’église ne subit pas de transformations significatives jusqu’à ce qu’en 1657. C’est alors que Pietro da Cortona érigea une nouvelle façade en forme de pronaos convexe classique dans le plus pur style baroque-Renaissance romain. Cela avait été pensé pour faciliter la circulation des carrosses qui passaient par là. Alors, l’architecte fit démolir une partie des bâtiments environnants, créant ainsi une petite place de forme irrégulière à partir de laquelle la vue sur la façade apparaît presque comme une sorte de scène théâtrale.

Sainte Marie de la Paix

À la fin du XVIIIe siècle, les chanoines réguliers durent abandonner le complexe suite à l’occupation française de la ville. Après la restauration, en 1815, ils furent remplacés par des frères dominicains, qui quittèrent cependant le couvent en 1823. Sur la façade une phrase en latin dit : «Que les montagnes apportent la paix aux hommes et les collines la justice». Sur les côtés de l’église, deux hauts piliers avec des colonnes se ramifient et sont reliés à l’église par deux bâtiments de forme concave- Ceux-ci sont décorés de Putti tenant deux médaillons avec deux portraits représentant à gauche Sixte IV et à droite, Alexandre VII, les deux papes qui ont contribué à la réalisation de cette église. La façade de l’église de sainte Marie de la Paix est un des plus beaux exemples du baroque romain.

A l’intérieur de sainte Marie de la Paix

L’intérieur de l’église de sainte Marie de la paix est formé d’une courte nef bordée de chapelles aux formes arrondies qui aboutit à une grande salle surmontée d’une coupole octogonale sur laquelle s’ouvrent d’autres chapelles. De cette façon, l’église semble formée de deux parties. Par une petite porte latérale placée à gauche de la façade, on a accès au cloître de l’architecte Donato Bramante. L’architecte s’y dédia de 1500 à 1504 pour le cardinal Caraffa, un dominicain, un homme de l’inquisition. Le cloître, en particulier, représente le plus bel exemple de cour du début de la Renaissance à Rome, marquant un renouveau harmonieux. Tout le long la phrase en latin dit : « Oliviero Carafa évêque d’Ostie et cardinal de Naples a érigé ce cloître depuis les fondations à Dieu et à la divine Vierge Marie glorieuse mère de Dieu pour les chanoines réguliers de la Congrégation du Latran en l’an 1504 ».  

La première partie à gauche

A peine entré dans l’église, deux splendides chapelles s’ouvrent le long du mur à gauche. La première chapelle, dédiée à sainte Brigitte et sainte Catherine d’Alexandrie, est la chapelle Ponzetti Sur la fresque l’on voit la Vierge à l’Enfant Jésus trônant entre sainte Brigitte, sainte Catherine d’Alexandrie et le cardinal Ferdinando Ponzetti. Tandis que dans le bassin de l’abside sont représentés des Histoires de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. Les fresques sont de Baldassarre Peruzzi, un grand artiste de la Renaissance et collaborateur de Raphaël. Dans la deuxième chapelle où chapelle Mignanelli, on note sur l’autel, un retable représentant la Vierge à l’Enfant en gloire parmi les anges avec saint Ubaldo Baldassini et saint Jérôme. C’est une toile de Marcello Venusti. Dans la lunette au-dessus de l’arc extérieur on a une Expulsion du paradis terrestre, un fresque de Filippo Lauri réalisée en 1657.

La première partie à droite

De l’autre côté le long du mur droit se trouvent aussi deux splendides chapelles La première chapelle mieux connue comme Chapelle Chigi, parce que faite édifiée par le banquier Agostino Chigi d’après un projet de Raffaello Sanzio mais plus tard complétée par Pietro da Cortona. Sur l’autel un haut-relief représente le Christ transporté par les anges. C’est une œuvre en bronze de Cosimo Fancelli, également auteur des deux statues latérales créées en collaboration avec Ercole Ferrata, à savoir sainte Catherine et saint Bernard. Dans la deuxième chapelle, dédiée à Sainte Anne ou la Chapelle Cesi, construite de l’architecte Antonio da Sangallo le Jeune, on voit sur l’autel, une Sainte Famille et Sainte Anne sur les murs latéraux les monuments funéraires d’Angelo Cesi et de son épouse Francesca Carduli Cesi oeuvres en marbre de Vincenzo di Raffaello de’ Rossi et Simone Mosca. Dans la lunette au-dessus de l’arc extérieur, Création d’Ève et du péché originel une fresque de Rosso Fiorentino.

La partie octogonale

La deuxième partie de l’église se compose d’un octogone surmonté par une coupole, construite en 1524 sur un projet d’Antonio da Sangallo le Jeune. Les stucs qui décorent le dôme sont de Pietro da Cortona. Dans le tambour sur lequel est posé le dôme, on a des peintures représentant, la Naissance de la Vierge Marie une toile du XVIIe siècle de Raffaele Vanni. Suit la Présentation de la Vierge Marie au Temple c’est un tableau réalisé en 1524 par le peintre et architecte, collaborateur de Raphaël, Baldassarre Peruzzi. A côté on a une Visitation, une toile de Carlo Maratta un artiste du XVIIe siècle. Ensuite on peut voir le Transit de la Vierge Marie réalisé par un artiste baroque, Giovanni Maria Morandi.

L’église de sainte Marie de la Paix

L’autel est entouré par deux chapelles de chaque côté. Sur le côté gauche se trouve la première chapelle, dédiée à la Nativité avec des œuvres d’un artiste maniériste, Girolamo Siciolante surnommé Sermoneta. A côté on a une chapelle dédiée au Très Saint Crucifix. On y voit un Jésus-Christ crucifié en bois sculpté polychrome du XVe siècle attribué à Pasquale da Caravaggio et sur les murs latéraux, Santa Maria Maddalena et Santa Marta, deux toiles attribuées à Artemisia Gentileschi. Ensuite on a une chapelle dédiée à Saint Jean l’Évangéliste ou chapelle Benigni, se trouve, sur l’autel une toile du Cavalier d’Arpino. Dans la deuxième chapelle, dédiée à saint Jean-Baptiste ou chapelle Olgiati, on note un Baptême de Jésus-Christ d’Orazio Gentileschi et sur les murs des toiles de Bernardino Mei. Surélevé de quelques marches, on voit la Madone, Jésus et des anges, connue comme la Madonna della Pace. C’est l’image qui a donné naissance à l’église.

Notes

  • La visite est possible tous les jours sauf pendant les messes
  • On découvrira cette église lors de la visite de la Rome de Raphael
  • Comme dans toutes les églises de Rome une tenue vestimentaire correcte est requise
  • Pour visite écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +393479541221