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navigium isidis

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navigium isidis

bas relief au palais Altemps

Une des fêtes les plus importantes du culte d’Isis à l’époque romaine était le « navigium isidis ». Cette fête rappelait le voyage d’Isis sur le Nil à la recherche de son mari mort. Le « navigum Isidis » avait lieu le 5 mars et correspondait à l’ouverture de la navigation de printemps après les mois d’hiver. Isis était aussi « l’étoile marine » donc protectrice des marins. Lors de cette fête, les statues des dieux, cachées aux yeux des fidèles dans les sanctuaires, étaient portées en procession. Lors du « navigium isidis », qui avait lieu en bordure de mer, on lançait, après les prières et la bénédiction du sacerdoce, le navire d’Isis pour ouvrir une nouvelles saison de navigation. Le bas relief exposé au musée du palais Altemps, nous illustre cette cérémonie. On voit en haut assise en trône la déesse Isis entourée d’autres divinités, sous leur aspect animal, au centre le cortège qui accompagne la procession, les sacerdoces, les danseuses aux robes transparentes, les fidèles et en bas des ibis et un crabe.

Une description plus détaillée de cette fête nous a été fournie par Apulée dans les Métamorphoses, en voici quelques extraits. C’est un peu long mais je n’ai pas voulu couper le texte «  s’avançait majestueusement le cortège de la déesse protectrice. Partout des groupes de femmes vêtues de blanc, couronnées de guirlandes printanières, et portant gaiement divers attributs, jonchaient le sol de fleurs sur son passage. D’autres avaient suspendus sur le dos des miroirs tournés vers la déesse, afin qu’elle pût avoir la perspective du train dévot qui la suivait. Quelques-unes, tenant en main des peignes d’ivoire, simulaient, par les mouvements du bras et des doigts, des soins donnés à la royale chevelure. D’autres enfin, secouant des gouttes d’un baume précieux et de mille autres essences, en arrosaient le sol au loin parfumé. On voyait, en outre, un concours nombreux de personnes des deux sexes, munies de lanternes, de torches, de bougies et autres luminaires, par forme d’hommage symbolique au principe générateur des corps célestes. Venaient ensuite deux sortes de flûtes formant d’agréables concerts. Puis, deux bandes, formées de l’élite de la jeunesse, vêtues de blanc, chantaient, en se répondant l’une à l’autre, un hymne composé, sous l’inspiration des Muses, par un poète de mérite et dont chaque verset ramenait le début de l’invocation en forme de refrain. Parmi ces derniers se distinguaient les musiciens du grand Sérapis, qui, tenant leur flûte dans la direction de l’oreille droite, exécutaient la musique consacrée du dieu, et spéciale à son temple. Après eux marchaient de nombreux officiers, criant à la foule de faire place au sacré cortège, et suivis de la multitude des initiés aux sacrés mystères, hommes, femmes, de tout rang, de tout âge, tous en robes de lin d’une blancheur éblouissante; les femmes entourant de voiles transparents leur chevelure inondée d’essences; les hommes rasés jusqu’à la racine des cheveux, et montrant à nu leur chef luisant. Pléiade terrestre de la grande déesse, ces derniers venus tenaient des sistres d’airain, d’argent et même d’or, dont ils tiraient un tintement aigu. Venait ensuite le corps imposant des pontifes, vêtus de blanches robes de lin, serrées à la taille et descendant jusqu’aux talons. Les divins attributs étaient dans leurs mains. Leur chef tenait une lampe qui répandait la clarté la plus vive, et dont la forme, qui était celle d’une nef d’or, n’avait rien de commun avec les lampes de nos repas du soir; car le foyer était au centre, et fournissait un bien plus grand volume de lumière. Le second pontife, vêtu comme le premier, portait dans ses mains les deux autels appelés secours, d’où dérive l’épithète de secourable, attachée au nom de la grande déesse. Un troisième élevait en marchant une palme d’or, dont les feuilles étaient du travail le plus exquis, et le caducée de Mercure. Un quatrième montrait le symbole de la Justice: c’était une main gauche toute grande ouverte, laquelle, étant moins alerte, moins souple et moins agissante que la droite, n’en est que plus propre à caractériser la justice. Ce dernier portait aussi du lait dans un petit vase d’or arrondi en forme de mamelle, et il en faisait des libations. Un cinquième était chargé d’un van d’or, rempli de petits rameaux du même métal. Enfin, un dernier marchait présentant une amphore. Bientôt s’avancent les dieux, les dieux, qui, pour se mouvoir, ne dédaignent pas de marcher sur des pieds humains. O merveille! D’abord paraît l’intermédiaire divin des relations du ciel avec les enfers, à la face tour à tour sombre ou resplendissante. Il porte haut sa tête, qui est celle d’un chien. De la main gauche il tient un caducée, et la droite agite une palme verdoyante. Immédiatement après s’avance une vache dresse sur ses pieds de derrière; emblème de la déesse, mère de toute fécondité. Elle était portée sur les épaules d’un des membres du bienheureux collège, annonçant par sa démarche combien il était fier d’un tel fardeau. Un autre portait la corbeille mystérieuse qui dérobe aux yeux les secrets de la sublime religion. Un autre serrait dans ses bras fortunés l’effigie vénérable de la toute puissante déesse: effigie qui n’a rien de l’oiseau, ni du quadrupède domestique ou sauvage, et ne ressemble pas davantage à l’homme; mais vénérable par son étrangeté même, et qui caractérise ingénieusement le mysticisme profond et le secret inviolable dont s’entoure cette religion auguste. L’or le plus brillant en compose la substance; et quant à sa forme, la voici: c’est une petite urne à base circulaire, dont le galbe légèrement renflé développe à l’extérieur un de ces mythes propres aux Égyptiens. Elle se termine par une courte encolure, dont la partie supérieure s’allonge d’un côté en façon de long bec ou de rigole; à l’autre côté est attachée une anse très développée dans sa courbure, et que forme un aspic, à la tête écailleuse, au cou gonflé et strié. »

Dans le petit film quelques images du navigium isidis au musée du palais Altemps

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