Aller au contenu

Salle d’Héliodore

  • par

Les appartements du pape Jules II

La Salle d’Héliodore est une des chambres de Raphaël qui faisaient partie de l’appartement du pape Jules II Della Rovere. Les chambres de Raphaël se trouvaient au deuxième étages du Palais Papal. Jules II y avait vécu jusqu’en 1513, date de sa mort. Ces pièces furent aussi utilisé par ses successeurs. En 1508, le pape Jules II Della Rovere décide de rénover les pièces de son appartement privé au Vatican. La tâche est initialement confiée à un groupe d’artistes, Pérugin, Peruzzi, Sodoma et Lotto. Mais parmi les artistes engagés figure le jeune Raphaël qui finit par diriger la conception et l’exécution des fresques. Les thèmes choisis sont à la fois théologiques, politiques, légendaires. Le but est de prouver la suprématie de l’Église de Rome et la vérité de la foi obtenue par la connaissance et l’art et le droit.

Chambres de Raphael

La Salle d’Héliodore

La deuxième des chambres de Raphaël est la Salle d’Héliodore. Elle était autrefois la salle destinée aux audiences privées du Pape. La Salle d’Héliodore elle fut décorée par Raphaël immédiatement après la Salle de la Signature. Le programme est politique et il vise à documenter, à travers différents moments historiques et de l’Ancien Testament, la protection miraculeuse accordée par Dieu à l’Église menacée dans sa foi. Ces moments avaient été choisis pour exprimer le programme politique de Jules II. Ce pape guerrier voulait libérer l’Italie alors occupée par les Français. Il fut durement critiqué de son vivant. Sur la voûte, on a quatre épisodes de l’Ancien Testament. Tandis que sur les parois sont représentés la chassée d’Héliodore du temple, la messe de Bolsena, Léon I rencontre Attila au porte de Rome, la libération de saint Pierre.

La chassée d’Héliodore du temple

L’Expulsion d’Héliodore, dont la Salle d’Héliodore tire son nom, illustre l’épisode biblique. Héliodore d’Antioche, est envoyé par le roi de Syrie Séleucus pour prendre le trésor conservé du temple de Jérusalem. A la prière du grand prêtre Onias, Dieu envoie un chevalier céleste qui fond sur Héliodore vaincu. Le pontife est présent comme témoin. On le voit à gauche de la fresque en premier plan, assis sur une chaise porté sur les épaules par des porteurs, dont celui de gauche a les traits de Marcantonio Raimondi, graveur et ami de Raphaël. La fresque montre la protection accordée par Dieu chaque fois que l’Église est menacée dans son patrimoine. Et pour rendre le message encore plus efficace, le pape Jules II contemple le jugement de Dieu en défense du patrimoine sacré. Au centre de la scène, le Grand Prêtre Onias prie à la lumière des cierges. Il constitue le point d’appui prospectif de la scène.

La messe de Bolsena

La messe de Bolsena représente un épisode qui s’est produit en 1263 à Bolsena, près Viterbe. Le protagoniste était un prêtre de Bohême. Ce dernier, doutait de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Or pendant la messe célébrée par un prêtre de Bohême, au moment de la consécration, le sang du Christ a coulé de l’hostie, tachant le corporal et dissipant les doutes du célébrant. Ce miracle donnera lieu à la fête du Corpus Christi et à la construction de la cathédrale d’Orvieto. Jules II assiste au miracle agenouillé à droite de l’autel, avec les cardinaux Leonardo Grosso della Rovere et Raffaello Riario, Tommaso Riario et Agostino Spinola, ses proches. On voit aussi des Gardes suisses que Jules II avait choisi pour sa protection et les porteurs de chaire de son entourage. La Garde suisse a été instituée par Jules II lui-même en 1506.

La Délivrance de saint Pierre

On raconte que Pierre, emprisonné à Jérusalem, vit en rêve un ange qui le fit sortir de prison pendant que les gardes dormaient. Cette scène est décrite dans les Actes des Apôtres. Au centre, saint Pierre, enchaîné, dort derrière les barreaux de sa cellule. Au milieu, l’ange, enveloppé dans une lumière surnaturelle, lui montre la porte de la prison. Sur le côté droit, l’apôtre s’apprête à descendre l’escalier où dorment deux soldats. de l’autre côté, un soldat muni d’une torche réveille ses compagnons pour donner l’alerte. La scène nous rappelle que Jules II qui avant d’être élu pontife avait été cardinal titulaire de saint Pierre aux Liens. L’église abrite encore les chaines avec lesquelles saint avait été emprisonné. Dans sa célébration de la lumière, Raphaël compare la lumière divine de l’ange à celle de l’aube, de la lune, des torches, des reflets sur l’armure, à la lumière naturelle qui entre par la fenêtre.

La rencontre de Léon I avec Attila

La Rencontre entre Léon le Grand et Attila fut achevée après la mort de Jules II et pendant le pontificat de son successeur Léon X. Ce dernier apparaît en effet deux fois dans la scène, en tant que pape Léon et que cardinal. Selon la légende, l’apparition miraculeuse de saint Pierre et de saint Paul armés d’épées lors de la rencontre entre le pape Léon le Grand et Attila découragea le roi des Huns de son désir d’envahir l’Italie. Attila sur son cheval noir tourne son regard effrayé vers la vision, fait un mouvement instinctif pour s’échapper. Raphaël situe l’épisode aux portes de Rome. On voit sur le fond le Colisée, un aqueduc, un obélisque et d’autres bâtiments, même si l’événement a eu lieu près de Mantoue. Dans la fresque de la Rencontre de Saint Léon le Grand avec Attila, on veut montrer la protection de Dieu accordée au siège de Pierre.

La décoration de la voute

Dans les grotesques et dans les arcs de la voûte, sont visibles certaines parties attribuables à Luca Signorelli, Bramantino, Lorenzo Lotto et Cesare da Sesto. Elles font partie de la première décoration commandée par Jules II au début de son pontificat. Inachevée elle a été remplacée par l’actuelle quand Raphaël va prendre la direction des travaux. Raphaël a remplacé les grotesques au centre de la voûte par quatre épisodes de l’Ancien Testament. On voit Noé sortant de l’arche tel que décrit dans la Genèse. Suit le sacrifice d’Isaac, épisode tiré de la Genèse. Suit Moïse devant le buisson ardent raconté dans l’Exode. Et pour finir la vision de l’échelle de Jacob, encore un épisode de la Genèse.

Notes