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Bibliothèque Angelica

Une ancienne bibliothèque au cœur de Rome

La bibliothèque Angelica est une des plus vielles d’Italie, elle doit son existence à Angelo Rocca. En 1604, Angelo Rocca, un évêque originaire des Marches, un écrivain un érudit et un collectionneur passionné de textes antiques, qui vivait à la fin du XVI siècle dans la Rome du pape Sixte V, fait don de sa bibliothèque personnelle au couvent des Augustins. Cet évêque, lègue ses manuscrits aux frères de son ordre, il met aussi à disposition ses propres revenus à condition que la bibliothèque Angelica soit ouverte à tout le monde, sans aucune restriction. Donc, les dernières années du XVIe siècle furent décisives pour l’histoire de la bibliothèque du couvent de Saint Augustin. La fusion avec la collection de l’augustin Angelo Rocca et l’ouverture au public en modifièrent radicalement le caractère.

La bibliothèque Angelica

La bibliothèque prendra le nom d’Angelica, du nom de son mécène éclairé. Le projet initial de Angelo Rocca prévoyait de léguer la bibliothèque à un couvent augustinien. En 1586, Rocca obtint du prieur général Taddeo da Perugia la permission d’utiliser les aumônes collectées à cet effet pour sa bibliothèque. Le programme fut presque réalisé en 1595, lorsque le pape Clément VIII, par le Bref Angelus Rocca Episcopus Tagastensis potest donare Bibliothecam a se acquisitam, autorisa Angello Rocca à faire don de sa bibliothèque à un couvent de l’ordre des Augustins de son choix, le dispensant ainsi de l’obligation de la laisser au couvent d’origine de la ville de Camerino.

Une bibliothèque ouverte à tout le monde

Dans ces mêmes années, entre 1600 et 1605, l’évêque augustinien eut l’idée de laisser sa bibliothèque au « bien public », comme le montrent également les deux plaques de marbre qui étaient encastrées sur les côtés gauche et droit de la porte d’entrée de la bibliothèque et qui existent encore sur l’un des murs qui est en face de l’escalier menant à la bibliothèque, en haut juste à l’entrée. La première plaque précise la fonction publique de la bibliothèque, ouverte au public sans limitation de statut ou de richesse. Tandis que la deuxième plaque contient le texte de l’excommunication papale appliquée à ceux qui prennent sans les rendre des livres de la bibliothèque.

La bibliothèque Angelica

D’après le Livre des propositions du couvent, conservé aux Archives d’État de Rome, il apparaît que le 21 juin de cette année-là, les Pères décidèrent d’accorder « les chambres au-dessus du four ainsi que celles du Père Augustin Norma Romano au Très Illustre et Révérend Monseigneur Sacristain Père Angelo Rocca […] pour ses honorables travaux […] ». Il s’agit probablement de pièces destinées aux livres et non au logement. Plus explicite est une note contenue dans le Livre des Propositions de 1605, où il est établi de « livrer le lieu de la bibliothèque à Monseigneur Révérend Sacristain pour faire une bibliothèque de tous ses livres à l’intérieur […] ». Angelo Rocca était sacristain père au Vatican et donc ne logeait pas au couvent.

Aux cours des années

En 1661, la bibliothèque s’enrichit de nouveaux volumes. Lucas Holste, responsable de la Bibliothèque apostolique vaticane, laisse sa vaste collection de manuscrits aux moines de la bibliothèque Angelica. En 1762, on ajoute la bibliothèque du cardinal Domenico Passionei, mort l’année précédente. Ce cardinal fut légat pontifical dans de nombreux pays protestants et il  fréquenta le milieu Janséniste à Rome. Ce nouvel apport, en fait , double les volumes de la bibliothèque et en détermine l’orientation scientifique.

L’architecte Luigi Vanvitelli

Des travaux sont nécessaires et les moines augustins confient la tache à l’architecte Luigi Vanvitelli qui termine l’aménagement en 1765. Il transforme la grande salle de lecture d’une communauté spirituelle d’intellectuels en un élégant et majestueux salon en style rococo. Cette salle de lecture représente un des exemples les plus précieux de son œuvre architecturale. En 1873, treize ans après l’unification d’Italie, la bibliothèque est acquise par l’état italien. Depuis 1940, la bibliothèque Angelica est le siège de l’Académie d’Arcadie (fondée à Rome en 1690 par des poètes, imbus de mythologie et de culture antique, qui fréquentaient la reine Christine de Suède).

Aujourd’hui la bibliothèque Angelica

La bibliothèque Angelica se compose de 2 700 volumes en latin et grecs dont le Codex Angelicus, de 24 000 documents « détachés », de plus de 1 100 incunables et de 20 000 textes et documents du XVIe siècle dont 10 000  gravures et cartes géographiques. La bibliothèque Angelica représente un centre d’étude important sur la pensée de saint Augustin, sur l’histoire des Augustins, sur la Réforme et la Contre-Réforme. Elle est ouverte tous les jours sauf le dimanche de 8,30 heures à 13,30 heures. Elle se trouve à Piazza di Sant’Agostino, 8 juste à coté de l’église de saint Augustin.

bibliothèque Angelica

Notes