Musée étrusque
Il y a au musée étrusque de villa Giulia un bas relief en terre cuite qui raconte un des épisodes les plus sanglants de la guerre des Sept contre Thèbes. La tragédie a été écrite par Eschyle il y a plus de 2500 ans, mais l’épisode est raconté par Pindare un poète grec du V siècle AC né près de Thèbes. L’histoire relate la guerre des Sept contre Thèbes, une expédition militaire qui naît de la lutte entre Étéocle et Polynice, les frères d’Antigone. Cette guerre avait comme but de s’emparer du royaume de Thèbes. Deux frères se disputent le trône. Ces deux frères se savent maudits. Ils sont nés d’une relation incestueuse. Ils sont les enfants d’Oedipe et de sa mère. Ils avaient décidé de se succéder à tour de rôle sur le trône de Thèbes. Mais Étéocle n’entend pas laisser sa place, alors Polynice arrive avec une armée. L’armée est divisée en sept groupes, avec à la tête de chaque groupe un chef, car sept étaient les portes à Thèbes. D’où le nom que l’on a donné à la tragédie.
Le bas relief
La composition en terre cuite provient de Cerveteri, une des plus importantes villes étrusques du Latium. Ce bas relief ornait le fronton postérieur d’un temple étrusque. On y voit en haut au centre Zeus qui tue Capaneus. Celui-ci a à peine escaladé l’une des portes de Thèbes. Il a dans chaque main une torche, une étant à son dire la foudre, l’autre l’éclair comme s’il était lui-même le dieu des dieux. Zeus fâché lance la foudre. Entre-temps Amphyaeros tue Melappos et donne la tête de Melappos à Tydée lui aussi blessé à mort. Tydée dans un geste de rage sort du crâne le cerveau de son ennemi et l’avale d’un coup. Sur la gauche, La déesse Athéna, s’apprête à donner à Tydée mourant la potion de l’immortalité. Elle tient en main une ampoule (dans le bas relief un vase) avec l’élixir d’éternité. Mais horrifiée par la scène qui s’offre à ses yeux, elle fait un pas en arrière et elle accorde l’immortalité à Diomède le fils de Tydée. Le message est clair, les habitants de Thèbes ayant été injustement assaillis finiront par gagner. Le bas relief date des années 470 ou 460 AC et est le fruit de la superposition de deux scènes de la tragédie des Sept contre Thèbes.
La découverte
Un matin d’été de l’an 1956, un paysan qui travaillait ses terres près des plages de Santa Severa toucha avec sa charrue des blocs de tuf et de terre cuite. Sans le savoir, il venait de découvrir l’emplacement du célèbre sanctuaire de Pyrgi, le port de Caere l’actuel Cerveteri. En 384 avant Jésus-Christ la ville de Pyrgi avait été détruite par Denys l’Ancien, le tyran de Syracuse. Le pillage de la ville par ses soldats avait produit un butin de plus de mille talents. Pour l’époque c’était une somme considérable au point que le souvenir est resté dans les sources littéraires. Une telle somme était synonyme de puissance et de richesse mais aussi de grande renommée de ce sanctuaire qui devait être très fréquenté. S’ensuit une campagne de fouilles qui a produit le retournement de chef-d’œuvres incroyables comme les trois plaques d’or avec des inscriptions en étrusque et en phénicien. Et naturellement le haut-relief central en terre cuite qui ornait le fronton arrière du temple A, les Sept contre Thèbes.
Pour réserver vos visites
- La visite guidée du musée étrusque de Villa Giulia est possible tous les jours sauf le lundi de 9 heures à 20 heures
- L’entrée est gratuites pour les jeunes de mois de 18 ans
- Pour réserver la visite du musée étrusque écrivez à arterome2@gmail.com