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la villa Farnesina

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La maison de Julie

C’est tout à fait par hasard lors de la construction des berges du Tibre, autour des années 1880, on tombe sur la villa Farnesina. C’est la Villa de Vipsanius Agrippa, gendre d’Auguste. C’est une somptueuse domus de qui a été mise à jour dans la quartier Trastevere, plus exactement le long de via della Lungara, en 1879, dans le quartier de Trastevere. Cette riche domus romaine prend le nom de Farnesina parce qu’elle a été trouvée dans les jardins d’une autre résidence de rêve, la villa Renaissance du banquier Agostino Chigi, un des édifices les plus représentatifs de l’architecture Renaissance. Conçue par Baldassarre Peruzzi, peinte par Raphaël et sa prestigieuse équipe, elle porte le nom de Farnesina. La domus romaine était l’habitation de Marco Agrippe et Julie la fille de l’empereur Auguste. Mariée une première fois à l’âge de quatorze ans en 25 av. J.-C. avec son cousin de trois ans son aîné, Marcus Claude Marcellus. Ce premier mari était le neveu préféré d’Auguste et son successeur désigné, fils de la sœur d’Auguste Octavie et de Marc Antoine. Marcellus meurt deux ans après le mariage

 

fresques de la maison de Julie
fresques de la maison de Julie
la domus et ses fresques
la domus et ses fresques

La domus au bord de la rivière

C’est une supposition car aucun élément concret permet d’identifier les propriétaires. Seule la haute qualité des fresques et des stucs permet d’affirmer que la maison était habitée par des gens très riches. Ce qui semblerait, c’est que la résidence aurait été abandonnée assez rapidement peut être à cause de la proximité de la rivière qui avait tendance à déborder ou des moustiques. On sait aussi que Marco Agrippa avait des propriétés dans le quartier du Trastevere. D’autant plus qu’il avait entrepris des travaux dans les Champs de Mars, de l’autre côté de la rivière, en face de la Domus la Farnesina. Et d’ailleur il fit construire le pont Pons Agrippae en 25 avant Christ, actuellement connu avec le nom de pont Sixte, et il se trouve en face de la Domus. Le choix du Trastevere pour la construction d’une villa jardin, était une sorte d’ostentation de sa propre richesse. Car d’abord à l’époque d’Auguste, la zone où se trouve la maison était loin du cœur de Rome. Parce que le Trastevere était alors un quartier pauvre, aux rues sales, et surtout exposé aux crues du Tibre. Donc la construction d’une maison dans une zone aussi insalubre était un moyen nécessitait un entretien constant et coûteux pour préserver la fonctionnalité et la beauté.

La Farnesina
La Farnesina la domus de Julie et de Marco Agrippa

La salle à manger d’hiver

Parmi les pièces de la maison se trouve une grande salle décorée de peintures à fond noir, dont l’espace était divisé par de fines colonnes peintes. La salle de banquet abritait une table au centre et trois lits sur lesquels les convives se couchaient. L’exposition sud de la pièce, la couleur noire des murs suggèrent son utilisation hivernale. Vitruve, l’auteur du traité de dix volume De architectura recommandait l’utilisation du noir pour absorber la chaleur. En plus, la couleur noire formée par du charbon haché, résiste à la fumée du foyer et à la suite des lampes à huile. En dessous, se déploie un socle à motifs de méandres. Particulièrement intéressante est la frise au-dessus, avec des scènes égyptiennes, probablement centrées sur le thème du juge sage, qui semblent illustrer un texte littéraire inconnu. C’est peut-être le récit d’un roman populaire de l’époque d’Alexandre le Grand. En général, les scènes sont composées d’une première partie, où surgit la dispute, et d’une seconde où on voit le jugement proprement dit. Ce sont des peintures du troisième style pompéien. Dans la salle noire, On voit aussi une partie du précieux sol en mosaïque avec des carreaux blancs et des méandres géométriques.

La salle à manger d’hiver

La chambre B

La chambre B, ou cubiculum, est une pièce intime pourvue d’un lit séparé par trois antichambres et une alcôve à une somptueuse décoration. C’est la couleur rouge qui domine un couleur obtenue par le coûteux cinabre. Les structures architecturales peintes en perspective séparent l’espace et mettent en évidence les scènes peintes créant l’illusion d’une galerie d’art. Une signature sur le mur porte le nom d’un des peintres de l’atelier qui a réalisé la décoration, Seleukos, un nom d’origine syrienne. La scène principale se trouve sur le mur de fond en face de l’entrée. Elle relate un épisode de l’enfance de Dionysos. Le dieu est parmi les nymphes sur le mont Nysa à qui Zeus avait confié le dieu bébé. Probablement le thème est tiré d’un original grec du IVe siècle avant JC. Les deux images latérales, soutenues par des génies féminins ailés, ont un fond blanc. On y voit des scènes de gynécée dessinées dans un style archaïque, copié d’originaux du Ve siècle avant JC. On y voit la toilette d’Aphrodite. D’autres placées entre de fausses portes en bois montrent des scènes érotiques. Des figures ornementales fantastiques et des divinités égyptiennes telles qu’Isis et Jupiter Ammon envahissent le des murs. Par le style, on pense que les peintures datent de 30 ou 20 avant JC.

La chambre à couché B de la domus de Julie

Les pièces B,D,E

Les voûtes en berceau des différentes pièces sont couvertes de décorations en stucs. La décoration est organisée en petits et grands espaces de formes carrées, rectangulaires, avec des corniches composées de tons clairs. Les petits panneaux présentent des motifs des sujets ou des grotesques, avec des Victoires ailées, des amours, des griffons, des Cyclopes, des candélabres. Les panneaux les plus grands représentent plutôt des paysages, de scènes dionysiaques et de scènes du mythe de Phaéton. C’est le fils du dieu Soleil et de l’Océanide, il essaie de conduire le char du soleil sans succès. Il est foudroyé par Zeus, il tombe dans le fleuve Eridan. Le panneau central montre une scène d’initiation dionysiaque, il est particulièrement intéressant. On voit un silène en train d’écorcher Marsyas en présence d’un garçon, la tête couverte, c’est l’initié, et d’un accompagnateur. Marsyas avait osé défier le dieu lors d’un recital de musique. Sur le fond on voit un platane, un arbre dionysiaque, un pilier. Dans ces scènes, on peut voir des tendances de personnages et d’éléments amincis. Une attention particulière est portée à la disposition symétrique et au rendu des détails malgré. Le relief des stucs peu épais témoigne du haut niveau atteint à l’époque d’Auguste dans ce type de décoration.

Les fresques

A partir du IIe siècle avant J-C la culture hellénistique s’impose chez les romains. Les parois des habitations s’habillent d’un style plus raffiné. Les murs des maisons se couvrent de peintures à caractère mythologique ou de récits littéraires. Dans cette magnifique domus, les stucs des plafonds, les peintures aux murs, les carrelages en mosaïque sont un tout un. On pense que l’artiste est Studius ou Ludius, le peintre le plus célèbre de l’époque. C’est à Ludius que nous devons ce nouveau genre de décoration. On la retrouve dans la maison d’Auguste au Palatin ou la maison de Livie à Prima Porta. C’est un ensemble d’architectures, de paysages et de petits personnages. L’artiste a employé une palette de couleurs variées et coûteuses. La domus est disposée le long du fleuve et est orientée sur l’axe nord-est-sud-ouest. En son centre une exèdre grandiose, faisant face à la rivière. Cette structure s’appuyait sur trois murs concentriques et se prolongeait également au-delà d’un portique tourné vers le fleuve. Le côté vers le Trastevere était plutôt traversé par un long cryptoportique, un passage souterrain, au plafond voûté posé sur piliers. Sur l’extérieur du bâtiment une longue rangée de pièces servaient de magasins.

Marcus Vipsanius Agrippa

Marcus Vipsanius Agrippa est né à Arpino dans la province de Frosinone au sud du Latium en 63 avant JC.. Originaire d’une modeste famille équestre, mais dès son enfance ami proche d’Octave. Il va en suivre la fortune en le servant. Il est d’abord officier de cavalerie sous Jules César. A la bataille de Munda, dans le Sud de l’Espagne en 45 avant JC.. il est remarqué pour ses précieuses qualités militaires par Jules César. Il n’hésite pas à le récompenser. Après la bataille et de retour à Rome, César adopte Octavian comme son héritier légal. Ayant déjà perdu deux neveux et voyant arriver des temps difficiles, il envoie le jeune Octave se former à Apollonia avec les légions macédoniennes, accompagné de Agrippa et Gaius Clinius Maecenas, fils d’un de ses amis. Et c’est ainsi que les trois vont devenir amis pour la vie. Agrippa est un homme loyal, pas du tout envieux des gloires des autres. Il est intelligent et très fidèle dans les amitiés. Octave a pleinement confiance en lui. Bien que promise à Marcelus, le neveu de Auguste, Agrippa est amoureux de Julie. Après la mort du premier mari de Julie, Octavian, approuve le divorce d’Agrippa avec Claudia Marcella et lui donne en mariage la très jeune Giulia, maintenant veuve de Marcellus.

Les enfants de Marcus Agrippa

Agrippa a eu plusieurs enfants, De sa première femme Cecilia Attica, il a eu une fille Vipsania Agrippina, qui deviendra la première épouse de l’empereur Tibère, une épouse qu’il aimera beaucoup. De sa deuxième femme Claudia Marcella est née Vipsania Marcella. De Julie, la fille d’Auguste, il a eu trois fils, Gaius Caesar, Lucius Caesar et Agrippa Postumus et deux filles, Agrippina, future épouse de Germanicus et Vipsania Giulia Agrippina, dite Giulia minor, qui épousa Lucio Emilio Paolo. Plus tard, Agrippa Postumo, par la volonté de Livie, fut confinée à Sorrente puis à Pianosa. Gaius Cornelius Tacitus dans les Annales attribue la responsabilité de l’assassinat d’Agrippa Postumo à Tibère et Livie, la femme d’Auguste. Agrippa meurt juste la naissance du dernier de ses enfants, Marco Vipsanius Agrippa Postumo. Auguste, qui n’a pas eu le cœur de voir son cadavre. L’empereur honoré La mémoire de son père par un magnifique enterrement. Il a fait incinérer le corps d’Agrippa dans son propre mausolée, déclarant même que même la mort ne les séparerait jamais. Auguste lui-même prononce l’oraison funèbre d’Agrippa en le regrettant comme un ami irremplaçable pour son extrême modestie et sa fidélité.

Julie la fille d’Auguste

Julie, à la mort de son deuxième mari, épouse alors Tibère après seulement un an de veuvage. Les deux se détestent et se méprisent. Julie, le trompe. Accusée de mener une vie scandaleuse, faite de fêtes et de nombreux amants, elle est condamnée à l’exil à Ventotene ainsi que son dernier enfant. Dès sa naissance, pour Julie, tout est une cause de déception. Son père s’attendait à un garçon. Sa mère Scribonia, le jour de la naissance de Julie est répudiée par son mari. Auguste est tombé follement amoureux de Livie. Quand Julie épouse Marcus Vipsanius Agrippa, il est de vingt-cinq ans son aîné, il est dépourvu d’ascendance aristocratique, chose indigeste pour la snob Giulia. Et c’est alors qu’elle décide de vivre sa vie à sa guise. Elle s’habille de façon excentrique et audacieuse, s’entoure de nombreux prétendants et se livrer à des aventures extraconjugales sans scrupules. Elle aime par-dessus tout son ami d’enfance, son véritable amant, Iullo Antonio. En dix ans elle donne à son mari cinq enfants. Malgré le grand nombre d’amants, les enfants ressemblent à leur père Agrippa. A ceux qui lui demandent comment cela est possible. Elle répond qu’elle embarque que quand le bateau est plein.