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sainte Marie in Campitelli

Une église au pied du Capitole

L’église de sainte Marie in Campitelli est un splendide ex-voto baroque. Elle fut construite à l’emplacement d’un précédent lieu de culte qui abritait une image sacrée de la Vierge. Ce nouvel édifice a été pensé par le pape Alexandre VII. L’image miraculeuse de Marie se trouvait auparavant dans le portique d’Octavie au Ghetto. L’histoire de cette icône est très ancienne, elle remonte au 17 juillet 524. Ce jour-là, une jeune fille qui deviendra plus tard sainte Galla, était occupée à soigner des malades de peste. Tout  à coup, elle vit sous le porche sous lequel elle se trouvait, une lumière intense. Le pape de l’époque, Jean Ier, averti du miracle, se précipita sur les lieux pour comprendre et demander à Dieu la signification de ce prodige. C’est alors que deux séraphins apparurent et ils placèrent l’icône de la Bienheureuse Vierge Marie entre les mains du pontife. Suite à ce miracle une procession spontanée parcourut la ville avec en tête le pape et l’image miraculeuse. Et bien la peste qui ravageait la Rome du VIe siècle cessa brusquement. 

En face de l’église

Mais avant de rentrer dans l’église de sainte Marie In Campitelli jetons un coup d’œil sur la place. En face de l’église on voit trois bâtiments, soulignés les uns des autres par une ligne de pierre de taille. On a d’abord à gauche le Palazzo Cavalletti du XVIe siècle, édifié pour la famille De Rossi, riches chaudronniers romains, plus tard vendu à la famille Cavalletti, d’où le nom. Au centre, le Palazzo Albertoni Spinola de Giacomo Della Porta et Girolamo Rainaldi construit sur des ruines antiques. À droite le Palazzo Capizucchi de Giacomo Della Porta bâti sur d’anciennes maisons. Enfin, à l’angle, au numéro 6, on a le Palazzetto de Flaminio Ponzio. Il prend le nom du grand architecte de la famille Borghèse. En fait, cet édifice est une reconstruction. Il se trouvait auparavant ailleurs, sur la via Alessandrina, une chaussée qui a été démolie dans les années 30′. Et bien le Palazzetto de Flaminio Ponzio a été en partie démonté et recomposé plus ou moins ici.

La fontaine déplacée

La fontaine sur le côté de l’église a été conçue par Giacomo Della Porta en 1589 et exécutée par le tailleur de pierre Pompilio De Benedetti. La fontaine est alimentée par l’aqueduc de l’Acqua Felice, le même aqueduc qui fournit l’eau à la fontaine de Trevi. La fontaine de l’église de sainte Marie in Campitelli est composée d’une base octogonale en travertin sur laquelle repose une coupe de même forme ornée de six blasons. Les blasons sont ceux de la Municipalité et des quatre riches familles du quartier qui, avec moins de 300 écus, ont fait construire la fontaine. A l’origine, elle était placée juste à l’entrée de l’église. Elle a été déplacée dans sa position actuelle en 1679 sur ordre d’Innocent XI, car : « il faut éviter les désordres provoqués quotidiennement par ceux qui fréquentent l’église en raison du bruit et de la liberté d’expression des serviteurs, des cochers et autres autour de cette fontaine pendant les messes enfin, pour remédier à tout cela, il serait très utile de déplacer la fontaine un endroit congru et décent« . La fontaine a été restaurée en 1927 par l’architecte Raffaele de Vico puis en 1993.

L’église de sainte Marie In Campitelli

L’architecte de l’église de sainte Marie in Campitelli est Carlo Rainaldi, un collaborateur du Bernin. La première pierre est posée le 29 septembre 1660.  Le 14 janvier 1662, l’icône miraculeuse de la Vierge Marie est placée dans le nouveau temple encore en construction. La nouvelle église, finalement consacrée en 1728, porte aussi le nom de sainte Marie in Portico in Campitelli en l’honneur de l’Image sacrée de Marie qui se trouvait auparavant sous le portique d’Octavie. L’église se présente avec une belle façade baroque sur laquelle se détachent les colonnes qui symbolisent les piliers de la vraie foi. La façade est toute en travertin sur deux ordres avec des colonnes non reliées aux murs donnant d’extraordinaires effets de clair-obscur. Le dôme, couvert de tuiles, repose sur un tambour cylindrique bas. La structure se termine par une élégante lanterne baroque, caractérisée par huit volutes richement décorées.

A l’intérieur

Le plan de l’église est assez complexe. Il est formé d’une première partie à la forme de croix grecque et d’une seconde partie formée par un espace carré qui termine par une abside. L’église est couverte d’un dôme, dont les perspectives mettent en valeur le spectaculaire maître-autel dessiné par Carlo Rainaldi et créé par Giovanni Antonio De Rossi avec la collaboration d’Ettore Ferrata. Au centre de l’autel se trouve l’icône, une œuvre précieuse en feuille de cuivre doré et émaux, datant probablement du XIe siècle. A l’intérieur de l’église, l’espace est ponctué par 24 colonnes aux chapiteaux corinthiens. Il n’y a en fait qu’une seule nef bordée de trois chapelles de chaque coté. Au début de la nef à droite se trouve le baptistère avec deux tabernacles des années 1400. Les chapelles latérales abritent des œuvres des principaux peintres baroques de Rome. On trouve des noms tels que Sebastiano Conca, Giovanni Battista Gaulli (dit Il Baciccia) et Luca Giordano.  

Nef de gauche

Le long de la nef de gauche, il y a trois précieuses chapelles. Dans la première chapelle, dédiée à Saint Joseph et à la Bienheureuse Ludovica Albertoni ou la chapelle Chapelle Altieri, on voit sur l’autel, un retable avec la Sainte Famille qui apparaît à la bienheureuse Ludovica Albertoni. De chaque côté sont placés deux monuments funéraires en marbre de Lorenzo Ottoni. Dans la deuxième chapelle, dédiée à saint Giovanni Leonardi, on voit sur l’autel, un tableau représentant la Gloire de saint Giovanni Leonardi de Marcello Sozzi. Saint Giovanni Leonardi était le fondateur des Clercs Réguliers de la Mère de Dieu. Dans la troisième chapelle, dédiée à saint Paul Apôtre ou la chapelle des Capizucchi sur un projet de Mattia De Rossi, on remarque sur l’autel, retable de Ludovico Gimignani, une Conversion de saint Paul (1686).  

Transepts

Dans le transept sur le côté gauche, on voit une toile représentant la Naissance de saint Jean-Baptiste. C’est une oeuvre de Giovanni Battista Gaulli dit Baciccia, A droite du transept se trouve le monument du cardinal Bartolomeo Pacca tout en marbre blanc. Il a été sculpté en 1863 par Ferdinando Petrich. Dans le presbytère on admire peint sur l’abside, le pape Alexandre VII offrant l’église à la Vierge (1925), fresque de Giovanni Battista Conti. Sur l’autel majeure, se trouve la composition tout en bois sculpté et doré, réalisée sur un dessin de Carlo Rainaldi par Giovanni Antonio de Rossi, Ercole Ferrata et Johann Paul Schor. Cet œuvre monumentale et spectaculaire contient l’image sacrée représentant la Vierge à l’Enfant Jésus. Elle date du XIIe siècle, elle est en feuille d’argent doré et émaux. C’est une œuvre byzantine. Selon la tradition, l’icône est la même que celle qui est apparue dans le Portico d’Ottavia à Santa Galla alors que le 17 juillet 524 alors elle soignait les malades de la peste.  

Nef de droit

La nef de droite commence le baptistère où sont placés deux tabernacles du XVe siècle pour les saintes huiles. La première chapelle est dédiée à l’archange Michel. On y voit sur l’autel, un retable du XVIIIe siècle. C’est une peinture à l’huile, toile sur bois, de Sebastiano Conca. La deuxième chapelle, dédiée à sainte Anne, bâtie à partir d’un projet de l’architecte Carlo Rainaldi et ornée de stucs de Michel Maille, Francesco Baratta et Francesco Cavallini. Sur l’autel, un tableau avec sainte Anne, la Vierge, enfant et Dieu le Père (1685), de Luca Giordano domine la scène. Dans la troisième chapelle, dédiée à Saint-Nicolas de Bari ou chapelle Muta Busi, l’autel est orné d’une Vierge à l’Enfant Jésus trônant entre saint Jean-Baptiste et saint Nicolas de Bari. Michel Maille est un sculpteur français qui a participé au grand chantier de la construction de la colonnade de San Pietro, au monument funéraire du pape Alexandre VII. Enfin il est partout auprès de Carlo Rainaldi.  Il meurt à Rome en 1703.

L’icone miraculeuse

Suite au miracle, le pape Jean Ier se rendit au portique d’Octavie pour demander à Dieu la signification de ce prodige. Deux séraphins sont apparus et ont placé l’icône de la Vierge Marie entre les mains du pontife. Juste après, le pape part en procession pour bénir la ville.  Suite à cela, la peste cessa. C’est toujours devant la même icône que les Romains prièrent sans cesse le 1er février 1703 pour arrêter le tremblement. Par l’intervention de Marie, la ville resta miraculeusement indemne. Suite à cela, le Sénat romain établit que la ville aurait jeûné chaque 1er février pendant 100 ans. L’Image Sacrée, conservée dans la gloire du maître-autel, est une œuvre singulière en feuille de cuivre doré à fond d’émail, et représente la Vierge avec l’Enfant dans ses bras dans l’iconographie byzantine typique de Hodigitria qui veut dire « Celle qui indique le chemin ». L’icône est insérée à l’intérieur d’une édicule composé de petits piliers aux chapiteaux ioniques, tandis que le cadre en émail rouge, orné de rosaces dorées au bouton bleu, en dessine le contour.

Notes

  • La visite est possible tous les jours sauf le dimanche et pendant les messes
  • La découverte de l’église de sainte Marie in Campitelli est comprise dans la visite guidée des églises autour du Capitole
  • Aucune entrée payante est prévue
  • Lors de cette visite une tenue vestimentaire correcte est conseillée
  • Pour réserver la visite écrivez à arterome.com@gmail.com ou téléphonez au +393479541221