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sainte Constance

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Quelque part sur la Via Nomentana

L’ensemble monumental de Sainte-Agnès hors les murs, à Rome, comprend la basilique de Sainte-Agnès, les catacombes du même nom, la basilique et surtout, le mausolée de Sainte Constance. Si lors de votre séjour à Rome vous envisagez de visiter des catacombes, je vous suggère le complexe de sainte Agnès hors les murs. Outre au cimetière chrétien vous pourrez admirer l’église de sainte Agnès, son matroneum et sa magnifique mosaïque médiévale. Voir ce qui reste de la basilique bâtie à l’époque de Constantin et admirer le magnifique mausolée de saint Constance dont je vais vous parler. Le complexe de saint Agnès est facile à rejoindre en métro depuis le centre ville. Il se trouve sur la ligne B direction Ionio, arrêt Sant’Agnese – Annibaliano.  

Le mausolée de sainte Constance

Le mausolée de sainte Constance est un véritable bijoux qui nous arrive tout droit du IVe siècle, souvent ignoré par les voyageurs car hors du centre historique. Cependant, la visite en vaut vraiment la peine. Bien qu’il soit logé le long de la Via Nomentana, une artère trafiquée de Rome, le complexe est immergé dans la tranquillité et la nature. Le mausolée a probablement été construit pendant le séjour romain de Constance, la fille de l’empereur Constantin et de sa seconde épouse Fausta. Il a probablement été édifié entre 337 et 351 près de la basilique et près du tombeau de sainte Agnès. Selon la tradition Constance, avait prié sainte Agnès qu’il l’avait guérie de la peste. Constance et sa sœur Hélène y ont été enterrées, comme le documente l’historien Ammianus Marcellinus. Ce mausolée se trouvait donc dans la propriété privée de l’empereur

D’abord un baptistère

Pendant un certain temps, le mausolée de sainte Constance a été utilisé comme baptistère de la basilique Sainte-Agnès. C’est en 1254 que le mausolée est transformé en église, dédiée à Santa Constance. De la Renaissance à aujourd’hui en raison de sa forme et de son bon état, il fait l’objet d’un grand intérêt de la part des architectes qui l’ont souvent pris comme modèle. Malheureusement en 1620, le cardinal Fabrizio Verallo, fait éliminer complètement la décoration en mosaïque de la coupole, car elle fort endommagée et puis, la coupole menaçait de s’effondrer. Les magnifiques mosaïques ont été remplacées par de modestes fresques. L’édifice, partiellement remanié au fil des siècles, a été encore restauré en 1884, sous le pontificat de Léon XIII.  

L’intérieur du mausolée

L’intérieur est formé d’une rotonde circulaire couverte d’une coupole, entourée d’un déambulatoire et séparée de celui-ci par 12 paires de colonnes de granit. Les parois étaient couvertes de panneaux en marbre qui ont malheureusement disparu. Le plan circulaire du mausolée est copié aux modèles romains des temples, des mausolées, des nymphées. Le déambulatoire est couvert d’une voûte en berceau, ornée de splendides mosaïques datant du moitié du IVe siècle. C’est l’œuvre d’artisans romains. Ces mosaïques ont miraculeusement survécu et elles ont été en partie refaites dans la première moitié du XIXe siècle. Ces panneaux sont divisés en onze compartiments à fond blanc. Le premier, près de l’entrée, présente un décor géométrique, ainsi que le dernier. En avançant, les mosaïques se peuplent de personnages et d’animaux.

La décoration du mausolée

Les motifs sont répétés des deux côtés. On voit dans le deuxième et le onzième compartiments des décorations avec des dauphins. Tandis que sur le troisième et le dixième compartiments on voit des motifs avec des animaux, des enfants et des bacchantes. Dans le quatrième et neuvième compartiments sont présentes des scènes de vendanges et des portraits féminins et le portrait d’un homme. Les deux bustes sont peut-être les portraits de Constance et de son premier mari Hannibalien. Dans le cinquième et huitième compartiments on a des motifs ronds avec des personnages. Alors que dans le sixième et septième compartiments on a des offrandes funéraires, ce sont des natures mortes avec des fleurs, des fruits, des amphores, des oiseaux.  

Le sarcophage de sainte Constance

Le sarcophage de Constance en porphyre rouge présent dans le mausolée est une copie. L’original se trouve aux musées du Vatican dans la salle de la croix grecque du musée Pio Clementino. Le sarcophage est lui aussi décoré avec des scènes de vendanges. Les parois latérales du mausolée de sainte Constance sont rythmées par quatre niches. Elles se trouvent en correspondance des quatre axes. De cette façon, on trouve encore le schéma d’une croix inscrite dans un cercle. Deux des niches sont de formes rectangulaires, les deux autres circulaires. Toutes les niches étaient décorées de mosaïques, mais seules les deux premières sont encore visibles. Dans l’une Jésus-Christ délivre la loi à saint Pierre et saint Paul. Dans l’autre Jésus-Christ donne les clés à saint Pierre.  

Constance Hélène

Malgré son nom et le fait qu’elle y est enterrée, le mausolée de Sainte Constance a probablement été construit pour la jeune Hélène, la sœur de Constance. Hélène épousa l’empereur Julien l’Apostat. En tant que fille, sœur et épouse d’empereurs, Hélène avait un statut social très élevé, ce qui explique la splendeur du mausolée. Et lorsqu’elle mourut autour de l’an 360 en Gaule, son corps fut transporté à Rome pour les funérailles. Elle fut ensuite enterrée dans le mausolée. le 17 mars 1256, le pape Alexandre IV consacra l’autel et transforma le mausolée en une église. Pour l’occasion, il y déposa de nombreuses reliques, en présence de toute la curie. Une dalle de marbre nous les rappelle : les cheveux de la Vierge Marie, des parties de la tunique du Christ et les reliques des saints Saturnino et Sisinnio.

mausolée de sainte Constance

Les Bentvogels

Au XVIIe siècle, le mausolée de sainte Constance devint un lieu de rencontre pour des artistes flamands qui s’étaient réunis en une association appelée Bentvogels, traduit : oiseaux de la bande. A cause des nombreuses scènes de vendanges représentées sur les mosaïques, ces artistes étrangers pensaient que cet édifice n’était autre qu’un temple dédié à Bacchus. Le nom frappant de ce groupe vient de la façon dont ses membres se voyaient, à savoir un groupe d’oiseaux colorés. Ces artistes faisaient la fête entre compatriotes et ils étaient tous unis par la peinture. A l’occasion de l’admission d’un nouveau membre dans l’association, ils célébraient la « fête du baptême » pendant toute la nuit. A l’aube les Bentvogels se rendaient au Sépulcre de Bacchus, plus exactement près du tombeau en porphyre de Constance, pour un dernier verre. Cet usage, vu comme trop profane par l’autorité papale, fut interdit en 1720 par le pape Clément XI. Destin vraiment singulier pour un mausolée et une église. 

Notes

  • La visite est à faire de préférence le matin sauf le dimanche
  • Possibilité de visiter les catacombes de sainte Agnès et la basilique
  • Aucune entrée prévue pour la basilique et le mausolée de sainte Constance
  • Entrée aux catacombes de saintes Agnès 10 euros
  • Pour réserver vos visites écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +393479541221
mausolée de sainte Constance