Une déesse une reine
Il est aux musées du Capitole une magnifique statue de Vénus, c’est la Vénus de l’Esquilin. L’œuvre a été trouvée en 1874 dans une salle souterraine des anciens Horti Lamiani dans l’actuel quartier de la Piazza Vittoria. Il y a près de deux siècles, quand Rome devint capitale d’Italie, la colline de l’Esquilin, qui abritait jusqu’alors de grands parcs, des vignobles et des potagers, fut entièrement bouleversée par la construction intensive de nouveaux quartiers. Et c’est ainsi que, en creusant les fondations de ces nouveaux édifices, une quantité impressionnante de statues, de peintures, de mosaïques virent à nouveau le jour. Le sommet de la colline de l’Esquilin, à l’époque antique, était occupé par des complexes résidentiels créés en bordure de la ville monumentale, des résidences prestigieuses pour les riches aristocrates de la fin de la République et par la suite, tout ceci devint des propriétés impériales.
Vénus prend son bain
La Vénus de l’Esquiline, représente la déesse qui se prépare au bain. Malheureusement la statue a perdu ses bras. Le déesse est debout appuyée sur sa jambe droite, la tête et le torse légèrement inclinés, tandis que sa jambe gauche est fléchie. Elle est nue, chaussant des sandales à lacets ornées de petits cœurs, un ajout du copiste du IIe siècle. Les cheveux, retenus par un bandage, sont rassemblés au niveau de la nuque. La coiffure, caractérisée par des boucles sur le front, rappelle les têtes masculines du style sévère, en contraste avec le corps, qui a la fluidité de la période hellénistique. Le support décoré d’éléments égyptiens tels que le papyrus et un serpent est constitué d’un vase, sur lequel repose la jambe droite. L’œuvre, est datée de l’époque d’Hadrien autrement dit du IIe siècles après JC, en raison du drapé de l’étoffe, des sandales, de la décoration du support et du contraste entre le visage brillant et dessiné et l’absence d’effets clair-obscur dans les cheveux.
Vénus ou Cléopâtre
C’est l’historien et linguiste Licinio Glori qui le premier, déjà en 1955, à travers la comparaison avec les effigies de Cléopâtre VII sur les monnaies et le buste des Musées du Vatican va identifier la statue comme étant le portrait de la dernière reine. C’est oeuvre est probablement le travail d’un sculpteur au service de César. Plus tard, Paolo Moreno, en 1994, professeur d’archéologie à la troisième université de Rome affirmera cette Vénus est Cléopâtre la dernière reine de la dynastie des Ptolémée. L’archéologue, se concentre sur l’analyse des détails physionomiques. Il compare le visage de la sculpture aux monnaies et aux portraits de la reine. Il découvre des traits communs. Il dit « le triangle des joues, le nez à base large dont le contour continue dans le sourcil légèrement arqué entre le front bas et l’œil avec son ouverture étroite et allongée. La particularité de la lèvre inférieure, charnue et saillante par rapport à la supérieure, qui est fine et serrée. La mâchoire inférieure saillie héritée du premier des Ptolémées« .
La Vénus de l’Esquilin
Même si les deux bras manquent, les doigts de la main gauche sont visibles dans les cheveux. Ses doigts sont en train de rassembler à l’aide d’un large bandeau les cheveux de la Vénus de l’Esquilin sur la nuque. Pour l’archéologue Moreno le large bandeau est encore un élément pour identifier la Vénus de l’Esquilin à Cléopâtre, car il ressemble au diadème en or de la reine d’Egypte. En plus le ventre de la Vénus de l’Esquilin porte les signes évident d’une grossesse, le plis sur le bas ventre. Cléopâtre avait eu un enfant de César, le petit Césarion. Et bref, la statue est signée Cléopâtre. La reine arriva à Rome en 46 avant JC. Elle avait 23 ans. Elle y arrive avec son mari, son frère Tolomeo XV âgé de 13 ans. Cléopâtre débarqua à Ostie. Le navire était une splendide trirème brillante d’or et d’argent, avec une haute proue incurvée et des voiles violettes. Le cortège qui traversa la ville était superbe. Tout le monde s’était jeté dans les rues pour l’admirer. A Rome Cléopâtre s’installa au Janicule dans une magnifique villa jardin que César avait fait préparer.
Notes
- On découvrira la Vénus de l’Esquilin lors d’une visite des musées du Capitole
- La visite est possible tous les jours sauf le lundi
- Pour réserver vos visites écrivez à arterome@gmail.com ou téléphonez au +393479541221