L’église espagnole
L’église de Santa Maria in Monserrato, dédiée à la Vierge du sanctuaire espagnol de Montserrat, se dresse dans la rue qui porte le même nom. Elle s’installe au XIVe siècle à la place d’un édifice dédié à San Niccolò dei Catalani. L’histoire de ce lieu de culte commence en 1354 lorsqu’une noble espagnole décide de fonder un petit hôpital pour offrir des soins à ses compatriotes. Un siècle plus tard, en 1495 précisément, le pape Alexandre VI, le pape espagnol, décide de fonder la confrérie espagnole et il fait construire une église plus grande.
Le premier architecte Antonio da Sangallo
Le nouveau bâtiment aurait eu comme architecte d’Antonio da Sangallo le Jeune. Manque de fonds, les travaux sont interrompus et ils sont repris vingt ans plus tard par l‘architecte Beniamino Valperga. Monserrat est un mot catalan qui signifie montagne sciée et qui rappelle les sierras de la Catalogne. Au début du XIXe siècle, l‘église de San Giacomo sur la place Navone à cause de son état délabré est abandonnée. Le gouvernement espagnol fait ériger alors l’église de Santa Maria di Monserrato en église nationale et à cette occasion elle est restaurée.
La façade de Santa Maria di Monserrato
La façade, en revanche, est l’œuvre de Francesco da Volterra. La façade de l’église se développe sur deux niveaux. Le niveau inférieur, élégant, ponctué de pilastres et de niches en forme de coquille, est une œuvre de Francesco da Volterra et il date de 1593. Tandis que le niveau supérieur, plus froid, est l’œuvre de Giuseppe Sarti, il date de 1855. Au-dessus de l’entrée se trouve un groupe sculptural de la Vierge à l’Enfant une œuvre de Carlo Monaldi, 1675. Le petit Jésus tient une scie avec laquelle il coupe un rocher, le Mont Serrat (mont scié), qui fait référence à la ville espagnole où se trouve le sanctuaire, proche de Barcelone.
L’interieur de l’église de Santa Marie di Monserrato
L’intérieur présente une seule nef avec trois chapelles de chaque côté. C’est un espace harmonieux, clair dans sa décoration néoclassique et palpitant d’une luminosité dorée. Surplombant les deux portes latérales se trouvent les statues de Santa Isabella del Portogalo et de San Pedro Arbues, œuvres du XIXe siècle de Juan Adan. Les emblèmes des provinces espagnoles du peintre Eugenio Cisterna sur les murs datent de 1929. Tandis que les stations du chemin de croix sont du sculpteur Carmelo Pastor, 1958. Les fresques avec la mort de la Vierge de Francesco Nappi et le couronnement de la Vierge de Gian Battista Ricci sont du XVIIe siècle.
Les chapelles de droite
La première chapelle à droite est dédiée à San Diego d’Alcala, qui dans un tableau d’Annibale Carracci présente à Jésus un jeune homme, le fils du banquier Juan de Herrera. Sur le mur de droite, nous pouvons voir les deux monuments funéraires des deux pontifes Borgia, œuvre du sculpteur Felipe Moratilla, 1881. De l’autre côté se trouve le cénotaphe du roi Alphonse XIII, mort à Rome et aujourd’hui enterré à El Escorial. La chapelle suivante est dédiée à la Vierge Marie, dont la vie est racontée par le peintre Francesco Nappi, 1626. Dans la troisième chapelle, la Vierge Marie est encore la protagoniste. Dans un tourbillon de marbres colorées, elle est vénérée avec le titre de la Vierge du Pilar. Le Triomphe de la Vierge est du peintre français Louis Cousin.
Le presbytère de Santa Maria di Monserrato
Au centre du presbytère, sur le sol, se trouve le blason de la Couronne de Castille et Léon, blason qui réapparaît dans la décoration de l’abside avec celui de la Couronne d’Aragon. L’autel est dominé par le tableau représentant la Crucifixion de Girolamo Scicolane. Le tableau date de 1565 et montre Jésus crucifié, sur un fond doré qui rappelle l’iconographie médiévale et symbolise la présence divine. Deux petits anges en vol accompagnent les derniers instants de la vie du Christ. Marie est plongée dans le chagrin tandis que Jean regarde Jésus mourant. Sur les côtés du presbytère, deux stalles encastrées dans des arcades où figurent des anges monochromes tenant des palmes et des couronnes abritent les tuyaux de l’orgue.
Les chapelles de gauche
La première chapelle à gauche est dédiée à San Giacomo, avec la statue de Sansovino, 1518, et a été enrichie de coquillages en 1822, pour évoquer le chemin de Sandiago. Dans la même chapelle, nous pouvons voir quelques monuments funéraires réalisés par Antoni Solà et Andrea Bregno, le tombeau de l’évêque Juan de Fuendinas 1498 secrétaire d’Alexandre VI. La deuxième chapelle est dédiée à Notre-Dame de Montserrat. Les stucs sont de Francesco Bizzaccheri. Sur le mur de gauche, on peut voir l’ascension vers Monserrat, tandis que sur le mur de droite, on peut voir la navigation de Saint Raymond de Penafort de Madère à Barcelone. La troisième chapelle ans le bandeau inférieur par Louis Cousin, 1633. Le tabernacle est Renaissance.
Notes
- Santa Maria di Monserrato visible lors de la découverte du Rione Renula
- Visite possible tous les jours sauf pendant les messes
- Pour réserver vos visites téléphonez au +3479541221
- Ecrivez à arterome2@gmail.com