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Salvator Dali

Un surréaliste à Rome

Se tient jusqu’au 27 juillet au Museo Storico della Fanteria, Piazza di Santa Croce à Gerusalemme, 9 une exposition sur l’un des plus grand artiste surréaliste Salvator Dali. L’exposition s’intitulée « Entre art et mythe ». Elle est organisée par Vincenzo Sanfo. L’exposition comprend des peintures, des sculptures, des gravures et des documents, des photos qui illustrent la dimension et la personnalité extraordinaire du brillant artiste catalan. En tout sont présents plus de 200 œuvres provenant de collections privées françaises et italiennes. C’est un recueil significatif pour retracer l’ensemble de l’arc créatif de l’artiste. L’exposition témoigne aussi de la recherche continue de Salvator Dalì de nouvelles formes d’expression, fruit d’une créativité imparable.

Salvator Dali visite guidée

Salvator Dali et Garzia Lorca

Dans cette exposition, il y a également une petite section consacrée aux dessins réalisés pour Federico Garzia Lorca. Ces dessins sont nés du désir de l’artiste de rendre hommage au grand poète mais aussi de rappeler la relation particulière d’« amour intellectuel » entre les deux. En 1925, Garcia a écrit une célèbre Ode à Salvador Dali, où son admiration incommensurable pour son génie artistique et son affection pour lui sont claires. Cette relation entre deux grandes personnalités voit dans ces petits dessins publiés à l’époque dans un délicieux petit livre toute la prédisposition claire à une vision surréaliste du monde, de la part de Garcia Lorca qui a dû d’une certaine manière contribuer à faire abandonner à Salvador Dali la vision cubiste et embrasser le monde visionnaire et poétique du surréalisme.

Le Surréalisme un mouvement d’entre les deux guerres

Le surréalisme nait en France entre les deux grandes guerres. Ce mouvement artistique était et est toujours l’un des rares mouvements internationaux, mais étrangement, il ressemble encore à une porte entrouverte qui ne s’ouvre jamais complètement. Le mouvement est né de l’esprit fervent d’André Breton suite à sa lecture de « L’Interprétation des rêves » de Freud. Ce livre l’a inspiré à relire le monde des rêves, des songes, de l’irrationnel, au point de mettre en lumière un côté méconnu de l’art. Cette intuition le mène à codifier un nouveau mouvement pictural littéraire qu’il surnomme Surréalisme. Ce mouvement obtient immédiatement un grand succès critique et commercial au niveau mondial. Un succès qui continue encore aujourd’hui, sans se décourager, à travers les modes et les attitudes et qui devient l’un des rares mouvements que l’on peut qualifier d’international.

Des artistes de grand talent

Le mouvement comprend des artistes de grand talent qui sont parfois négligés par les critiques d’art mais qui maintiennent fermement leurs positions et leur haut niveau de collection. Le fer de lance de ce monde de collectionneur fut sans aucun doute Peggy Guggenheim, qui, pour acquérir quelques chefs-d’œuvre, alla jusqu’à épouser l’un de ses chefs de file, Max Ernst. Ses toiles ont fini par orner le palais vénitien qui abrite aujourd’hui le musée Guggenheim. Pour confirmer cette internationalité,une partie de l’exposition Salvator Dali réunit des œuvres d’un petit échantillon d’artistes d’horizons divers. Certains jouissent d’une renommée incontestée et reconnue. D’autres artistes sont moins connus du grand public, mais possèdent une grande qualité picturale et ils méritent d’être connus et appréciés.

Salvator Dali e la Divine Comédie

En 1950, alors qu’il se préparait à commémorer le sept centième anniversaire de la naissance de Dante Alighieri, le gouvernement italien a commandé au grand peintre surréaliste catalan Salvator Dali l’illustration de cent chants de la Divine Comédie. L’artiste a immédiatement commencé à travailler à la création de cent deux aquarelles destinées à être publiées par l’Istituti Poligrafo dello Stato. Les illustrations ont été présentées en 1954 au Palazzo Pallavicini-Rospigliosi à Rome dans le cadre de la première rétrospective Salvador Dali en Italie. La décision de confier les illustrations de la Divine Comédie à un artiste non italien a suscité une vive controverse à la fois en raison des coûts et du choix de Dali lui-même. L’accord stipulait que les aquarelles seraient restituées au peintre après quatre ans.

Les dessins vendus a Joseph Foret

Après en avoir repris possession, Dali les vendit en 1959 à l’éditeur français Joseph Foret qui les publia à Paris l’année suivante sous le titre 100 aquarelles pour la Divine Comédie de Dante Alighieri par Salvator DALI (JOSEPH Foret 1960). La publication italienne des aquarelles n’eut lieu qu’en décembre 1963. Le résultat fut une splendide édition en six volumes avec un tirage limité à 3044 exemplaires. Quarante-quatre exemplaires sont imprimés par l’Atelier Bodoni de Vérone sur papier de cuve. Les 3000 exemplaires restants sont imprimés par Stamperia Valdonega de Vérone sur du papier fait main. Giovanni Nencioni, dans sa préface à l’ouvrage, souligne combien il est superflu de souligner l’importance de la rencontre entre la Divine Comédie et l’art de Dali. Les dessins sont de sa période « classiciste ».

Un voyage à travers l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis

Dali illustre le voyage de Dante à travers l’enfer, le purgatoire et le paradis, réinterprétant le voyage de Dante dans une clé psychanalytique, plaçant un personnage ou un événement particulièrement significatif du chant au centre de chaque panneau. La représentation est onirique et irrévérencieuse. L’Enfer, le Purgatoire, le Paradis surgissent suspendus entre rêve et réalité, dans un seul chef-d’œuvre où l’élégance du signe se conjugue à une utilisation magistrale de la couleur. La figuration est ironique, grotesque et imaginative dans les représentations de l’Enfer et du Purgatoire, tandis que les représentations de Béatrice et du Paradis sont délicates et célestes. Chaque chanson est accompagnée d’une aquarelle pleine page. Il a fallu cinq ans de travail, de 1960 à 1964. Les tableaux sont sans titres ni citations. Le texte est en couleur, rouge pour l’enfer, violet pour le purgatoire et bleu pour le paradis.

Dali et les parfums

La rencontre avec la célèbre styliste Elsa Schiaparelli et l’exil volontaire qu’il a effectué avec sa femme Gala aux États-Unis ont permis à Salvatore Dali de découvrir la « civilisation de la consommation » et par conséquent l’importance d’une vision commerciale de son travail. Cela l’amène à ne pas nous laisser rater l’opportunité de gagner de l’argent en utilisant un produit intangible et volatil comme le parfum. C’est pour Elsa qu’il crée le packaging iconique d’un parfum qu’il baptise « le Roi Soleil » et qui devient un parfum très recherché précisément grâce à son packaging. Les flacons de parfum conçus par Salvador Dali deviendront de plus en plus sculpturaux au fil du temps. Les silhouettes féminines ainsi que les grandes lèvres sensuelles médiatisées par le souvenir de l’actrice Mae West entrent donc dans la liste des formes iconiques qui identifient immédiatement leur paternité à Salvatore Dali. Recherchées par les collectionneurs d’objets d’artistes, elles en constituent une part d’autant plus importante qu’elles sont présentes dans les collections d’importants musées qui reconnaissent l’importance historique et artistique de ces sculptures bouteilles.

Deux mots sur Salvator Dali

Salvador Dalí était un peintre, sculpteur, écrivain et cinéaste espagnol, universellement reconnu comme l’une des figures les plus importantes du surréalisme. Né à Figueres, en Catalogne, Dalí a montré un talent artistique précoce, qui l’a conduit à étudier à l’Académie des Beaux-Arts de Madrid. Son art se caractérise par une imagerie onirique, un symbolisme complexe et des techniques de peinture extrêmement détaillées. Parmi ses œuvres les plus célèbres figure La Persistance de la mémoire (1931), le célèbre tableau des montres molles, conservé au MoMA de New York, qui explore le thème du temps et de la réalité. Il a également collaboré avec des réalisateurs tels que Luis Buñuel, contribuant à la création de films surréalistes tels que Un chien andalou (1929).

Notes

  • Visible jusqu’au 27 juillet
  • Musée historique de l’infanterie
  • Piazza di Santa Croce à Gerusalemme, 9
  • Pour réserver vos visites téléphonez au +393479541221
  • Ecrivez à arterome2@gmail.com