Une femme du passé
Tous ceux qui ont visité Rome ont certainement vu la place Navone, mais peut savent qu’y vivait la terrible Olimpia Pamphilj. Olimpia naît à Viterbe, une jolie ville médiévale du nord du Latium. Fille d’un capitaine, un petit noble de campagne, Olimpia Pamphilj est destinée au couvent. La famille n’est pas assez riche pour lui fournit une bonne dote. Or, Olimpia, n’a aucune intention de devenir none. Après diverses vicissitudes, les mauvaises langues disent que pour se libérer de la ségrégation du couvent, elle ait accusé un prêtre, son confesseur, d’agression sexuelle. Le pauvre homme finit pas se suicider. Et la jeune fille épouse un homme très riche mais beaucoup plus vieux qu’elle. Ce dernier meurt juste après le mariage. La voilà veuve et riche, elle se rend à Rome et elle réussit à se faire accepter par l’aristocratie de la capitale en épousant un Pamphilj.
Un mari vieux au nom important
Pamphilio est vieux, mais il a le mérite d’être le frère d’un cardinal promettant, Giovanni Battista Pamphilj. La jeune femme, ambitieuse et déterminée, s’unit en deuxième noces à Pamphilio Pamphilj, qui a 31 ans mais sans sous. Elle porte l’argent, il lui donne un nom important. Olimpia Pamphilj entre dans la société qui compte ou elle côtoie son beau frère Giovanni Battista, un brillant avocat de la Curie et le futur pape Innocent X et peut-être son amant. Elle va beaucoup l’aider économiquement. Son influence sur le pape a été énorme au point que les romains l’appelait la papesse.
Olimpia Pamphilj et la place Navone
C’est à Olimpia Pamphilj, qui habitait dans le magnifique palais qui se trouve sur la place Navone et qui aujourd’hui est occupé par l’ambassade du Brésil, que nous devons l’aménagement de la place Navone. Elle fera pression sur son beau frère le pape Innocent X pour transformer cette place dans une des plus belles places d’Italie. Elle ne supportait pas qu’on puisse penser qu’elle avait l’argent, le pouvoir mais pas de style. Avant elle, la place était en terre battue, l’église de sainte Agnès, n’avait pas cet aspect, la fontaine des Quatre Fleuves et du Maure n’existaient pas.
Pasquino la mauvaise langue
Grâce à Pasquino, une des statues parlant de Rome, qu’Olimpia Pamphilj n’a pas laissé un bon souvenir. Pasquino disait : « Ceux qui veulent une faveur du souverain pontife, le chemin vers le Vatican est long et difficile. Mais si vous courrez chez Donna Olimpia les mains pleines et vous obtiendrez ce qu’il vous voulez ». On l’appelait aussi « La Pimpaccia de Piazza Navona » ou la papessa ou « Olim pia » pour « olim pia, nunc impia » qu’on peut traduire autrefois pieuse, aujourd’hui impie. Elle a été la cible de nombreuses épithètes telles que qui dit femme, dit dégat. C’est Pasquino, la célèbre statue parlante, qui l’a surnommée Pimpaccia, déformant en dialecte romain le titre d’une comédie très célèbre du XVIIe siècle, Pimpa, dont la protagoniste, comme Donna Olimpia, était rusée et carriériste.
Le sept janvier
Et bien, tous les 7 janvier 1655, date de la mort d’Innocent X, chaque nuit de pleine lune, si vous vous passez par la place Navone, vous verrez une carrosse noir conduite par des diables et tirée par quatre chevaux enragés et noirs sortir du palais Pamphily, l’actuel ambassade du Brésil. Une femme aux yeux de feu s’accroche à deux coffres remplis de pièces d’or, c’est Pimpaccia, Olimpia Pamphily. La carrosse endiablée traverse les ruelles de Rome, laissant derrière elle des étincelles, et couvrant le silence glacial de la nuit d’un rire lugubre. Les diables qui conduisent la carrosse se précipitent sur le Pont Sisto mais, arrivés au milieu du pont, le carrosse tangue et tombe, s’enfonçant dans le Tibre, toujours suivi par le rire de Donna Olimpia.
Notes
- Visite conseillée les femmes de Rome
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