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Aracoeli

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Une église sur le Capitole

Sur un des sommets de la colline du Capitole, qui dans l’antiquité correspondait à l’époque antique à l’Arx, se tient l’église de sainte Marie in Aracoeli. Il y avait alors bien avant l’église un temple que les romains appelaient Junon Moneta (admonitor, qui vous met en garde). Pas loin, il y avait aussi la fabrique de monnaie de Rome. Et maintenant, vous savez pourquoi on appelle l’argent aussi monnaie. Le temple remonte à 343 AC, fondé par Camillo qui voulait fêter une victoire. Évidemment il n’en reste plus rien. L’origine du mot « Aracoeli » (autel du ciel) vient du mot latin arx. Très vite ce mot se transforme en Arce puis autour du XIVe siècle, Arceli. Plus tard, un scribe qui croyait corriger une erreur d’orthographe à rajouter un o et voilà Aracoeli. Il devait penser que l’origine du mot était liée à une légende. L’empereur Auguste aurait vu en rêve la Vierge Marie et l’Enfant.

L’escalier de l’Aracoeli

Le rêve d’Auguste

Pour commémorer l’arrivée de ce nouveau Dieu, l’empereur Auguste aurait fait construire un « autel du ciel », une pierre pour les sacrifices.  Cette légende est rapportée dans les Mirabilia Urbis Romae, un guide du pèlerin voyageur médiéval. Auguste aurait aussi entendu une voix disant « Ecce ara primogeniti Dei ». « C’est l’autel du fils de Dieu ». La sibylle, une clairvoyante de l’antiquité, interprete le rêve comme l’annonce de l’arrivée d’un nouveau dieu. Plus tard sur l’autel, surgira l’église. On sait peu de choses sur l’origine de l’église de sainte Marie in Aracoeli. Probablement la première construction remonte au VIe siècle. Des bâtiments regroupés autour d’un premier édifice de culte arraché à des édifices antiques. On dit qu’elle aurait été fondée par Grégoire le Grand en 590. Mais, dès 880, l’église de sainte Marie in Aracoeli apparaît dans les textes mais avec le nom de « Santa Maria in Capitolio ».

La ville vue du parvis de l’église de l’Aracoeli

L’église de l’Aracoeli

Perchée en haut d’un long escalier de 124 marches, avec une façade simple en brique, l’église est orientée est-ouest. Elle a un plan basilical, l’espace interne est divisé en trois nefs par vingt-deux colonnes de marbres différents récupérées dans divers édifices antiques. On a neuf chapelles sur la nef de gauche et huit sur celle de droite. Dès que l’on entre on est surpris et par le sol et par le plafond. Le sol de la nef centrale et du transept sont caractérisés par de grandes dalles rectangulaires en marbre blanc encadrées par des bandes de mosaïques (XIIIe siècle), oeuvre des Cosmates. Le sol est parsemé de pierres tombales datant des XIVe et XVe siècles. La nef centrale est couverte d’un magnifique plafond à caissons en bois, œuvre de Girolamo Siciolante et de Cesare Trapassi (1572-1575), financé par l’amiral Marcantonio Colonna. Il voulait fêter sa victoire contre les turcs lors de la bataille de Lépante. On voit au centre, la Vierge à l’Enfant Jésus et sur les côtés, les armoiries des papes Grégoire XIII, Pie V et du Sénat romain. 

La nef centrale

Juste sous le plafond on voit le long des murs, un cycle de fresques qui racontent les histoires de la vie de la Vierge Marie, de l’enfance de Jésus et des Prophètes. C’est l’œuvre de plusieurs artistes de la fin du XVIIe siècles dont les noms sont David de Giovanni Odazzi, Giuseppe Passeri, Umile da Foligno. Sur la troisième colonne de gauche, on a une inscription latine, liée selon la tradition à la légende de la vision de l’empereur Auguste. « L’inscription, « a cubicolo Augustorum » a fait penser que la colonne provient de la chambre de l’empereur sur le mont Palatin, la chambre où il a eu le révélation. La colonne est là pour marquer le fait que l’empereur a eu sa vision. Toujours à gauche, sur la quatrième colonne, on a une Vierge à l’Enfant Jésus, une image miraculeuse que l’on appelle la Madonna del Rifugio où della Colonna (XVe siècle). C’est un fresque réalisée par un artiste de Viterbo , une ville au nord de Rome. L’œuvre est placée sur un autel construit au début du XVIIIe siècle par Girolamo Fabi.   

Chapelle Bufalini

La nef de droite de l’Aracoeli

La première chapelle que l’on rencontre est celle dédiée à saint Bernardino da Sienna connue aussi comme la chapelle Bufalini. San Bernardino da Sienna était un prédicateur franciscain, infatigable qui voyagea dans tout l’Italie du XVe siècle pour propager la dévotion au saint nom de Jésus. Les murs de la chapelle sont décorés par des fresques exécutées de 1482 à 1485 par Bernardino di Betto appelé il Pinturicchio. Dans la deuxième chapelle, dédiée à Notre-Dame des Douleurs, également connue sous le nom de Chapelle Morelli, se trouvent sur l’l’autel, un retable, une oeuvre de Marco Pino un peintre de la fin du XVIe siècle, une Pietà. Sur les parois latérales, des fresques de Cristoforo Roncalli mieux connu sous le nom de Pomarancio, racontent la passion du Christ. Entre la deuxième et la troisième chapelle on voit une statue de Pier Paolo Olivieri du pape Grégoire XIII assi, qui se trouvait auparavant au palais des Conservateurs et placée ici en 1876.

chapelle de saint Mathieu

La chapelle de San Pascal Baylone

Dans la troisième chapelle, la chapelle de saint Jérôme se trouve sur le maître d’autel, le saint pénitent (1573 Giovanni de ‘Vecchi) tandis que les fresques des parois latérales illustrent la vie du saint. La quatrième chapelle, celle du saint Crucifix, est dominée par un Jésus Christ crucifié, sculpture de Vincenzo da Bassiano. Dans la cinquième chapelle, dédiée à saint Matthieu, les murs sont tapissées d’épisodes de la vie du saint peintent sur des toiles de Girolamo Muziano. Le sol est magnifique, en marbre polychrome. La sixième chapelle, dédiée à saint Pierre d’Alcantara a été conçue par Giovanni Battista Contini (XVIIe siècle). La chapelle est vouée à San Diego d’Alcalá. La huitième chapelle, est dédiée à saint Pascal Baylone, un saint d’origine espagnole. La décoration date du XVIIe siècle. Mais comme dans de nombreux monuments à Rome, dés que l’on gratte on trouve. Effectivement sur l’autel, on voit une Vierge à l’Enfant Jésus entre saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Évangéliste (1290), attribué à Pietro Cavallini. La magnifique fresque a été retrouvé lors des travaux de restauration, commencés à l’occasion du Jubilé de 2000. On a simplement enlevé le retable et voilà Pietro Cavallini.

La chapelle de Pascal Bayone

Le transept de droit

Il y a une chapelle dédiée à saint François d’Assise datant du XIIIe siècle avec des toiles du XVIIIe siècle de Francesco Trevisani. Sur le mur de gauche, le monument funéraire de Luca Savelli (1287), en marbre et mosaïque, attribué aux Cosmates ou Arnolfo di Cambio. Sur le mur de droite, le monument funéraire du pape Honorius IV et de sa mère Giovanna Aldobrandeschi (1287), en marbre et mosaïque, attribué aux Cosmates. Du transept on entre dans deux chapelles, une est celle du Saint-Sacrement (moitié du XVIIe siècle). L’autre est la chapelle de Santa Rosa da Viterbo dans laquelle se trouve des oeuvres de la deuxième moitié du XIIIe siècle dont une attribuée à Jacopo Torriti. Sur l’autel majeur, on voit une magnifique icone bizantine du Xe siècle. Sur la voûte, des fresques de Nicolò Martinelli, encadrées de stuc (une Vierge Marie en gloire, des histoires de la vie de Marie et d’Auguste) remplacent celles de Pietro Cavallini détruites lors d’une reconstruction.

Le Madonne Avocate icone du Xe siècle

Le transept de gauche

Le transept de gauche est farci de monuments. De Giovanni di Cosma, on a le monument funéraire du Cardinal Matteo d’Acquasparta (1302), marbre, mosaïque et fresque de Giovanni di Cosma et Pietro Cavallini. Adossée au mur, la statue du Pape Léon X de Domenico Aimo. Pas loin le monument funéraire du cardinal Alessandro Crivelli (1571). On voit Jésus-Christ Rédempteur bénissant et la Vierge et l’Enfant Jésus intronisés entre saint Matthieu et saint François d’Assise, en dessous le gisant du Cardinal Matteo d’Acquasparta. Au centre, la chapelle de Sant’Elena, construite en 1605, détruite en 1798, reconstruite en 1833 par Pietro Holl. Elle est de forme circulaire entourée de huit colonnes qui soutiennent un petit le dôme. L’autel est une urne en porphyre dans laquelle sont conservés les reliques de la sainte.   

L’Enfant Jésus

L’église est surtout célèbre pour le « Saint Enfant ». Selon la tradition cette statuette pas bien haute a été sculptée par un frère franciscain, qui vivait à Jérusalem, dans du bois d’olivier du jardin de Getsemani (mieux connu comme le Jardin des Oliviers). La statuette est doublement sacrée, elle a été baignée dans l’eau du fleuve Jourdain. La chapelle abrite aussi les lettres que les enfants du monde entier écrivent à l’Enfant Jésus. La statue originale, malheureusement, a été volée le 1er février 1994 et n’a jamais été retrouvée. Actuellement une copie est placée à sa place. A Noël, le Saint Enfant est posé au centre de la crèche. Dans le temps, les femmes qui n’arrivaient pas à avoir des enfants venaient prier ici. L’escalier était également considéré comme un véritable escalier sacré que l’on montait à genoux en récitant le chapelet, pour trouver un mari ou pour gagner au Loto.

La nef de gauche

La nef de gauche est bordée de neuf magnifiques chapelles. La première, celle de l’Immaculée Conception ou la chapelle Serlupi, les fresques sont de Francesco Pichi (XVIe siècle). On a Adam et Eve chassés du paradis, une Madone piétinant le serpent, une Madone de l’Apocalypse, Jésus et Marie entre Adam et Eve, Immaculée Conception. Les peintures de la deuxième chapelle sont dédiée à la Nativité de Jésus. Entre la deuxième et la troisième chapelle, on voit la statue du pape Paul III (XVIe siècle) de Guglielmo Della Porta. Suit la chapelle de saint Antoine de Padoue également connue sous le nom de chapelle Albertoni. L’oeuvre la plus importante est un saint Antoine de Padoue avec anges et donateurs (1448). L’œuvre est la seule partie qui restant des peintures murales réalisées par le célèbre artiste toscan, Benozzo Gozzoli. Sur les murs latéraux, on a des récits de la vie de saint Antoine de Padoue (1626 Charles Mellin). Sur le mur droit, en bas, le monument funéraire d’Antonio Albertoni (1509), sarcophage en marbre de l’époque romaine, sur la voûte, le Paradis (XVI) fresque de Nicolò Martinelli.

Nef de gauche chapelle de saint Antoine

La nef de gauche Aracoeli

La quatrième chapelle (chapelle de Colapace) est dédiée à Sant’Anna la mère de Marie. Sur l’autel, on a un retable avec la Sainte Famille de Francesco Trevisani (XVIIIe siècle). La cinquième chapelle, la chapelle Della Valle est consacrée à saint Paul. Sur l’autel on retable de Girolamo Muziano (1583), sur les parois, la vie de saint Paul Apôtre de Cristoforo Roncalli dit le Pomarancio et le monument funéraire de Filippo Della Valle (1494) attribué à Andrea Briosco. Suit la chapelle de San Gregorio Magno, érigée au XIVe siècle pour la famille Orsini puis Cavellieri. On voit sous la table d’autel une urne qui contient le corps di San Giovanni da Triora (XVIIIe siècle). Dans la neuvième chapelle, la chapelle Colonna, dédiée à la Madone de Lorette on a sur l’autel, une toile de la Madonna di Loreto (1613) de Marzio Ganassini et sur les murs, un cycle de fresques avec les Histoires de la vie Marie du meme peintre.

Notes

  • Lors de cette visite on découvre quelques églises, une tenue vestimentaire correcte est requise
  • A faire le matin vers 8 heures tous les jours sauf les dimanches, pendant les messes.
  • Aucune entrée est prévue
  • Pour réserver vos entrées écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +39 3479541221
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