Dans une salle des musées du Vatican
La splendide mosaïque qui décore une des salles des musées du Vatican, réalisée avec de minuscules tesselles, représente un asàrotos òikos, autrement dit un « sol non balayé » après un copieux banquet. Réalisé en minuscules tesselles en pâte de verre et en émaux colorés, cette mosaïque décorait le sol d’un triclinium, une salle à manger, d’une villa sur la colline de l’Aventin. Elle date du IIe siècle après J-C de l’époque de l’empereur Hadrien. Les restes du festin se composent de pattes et de carapaces de homards, d’os de poulet, de tiges de raisin, d’oursins, de coquillages, de feuilles de laitue, de pattes de crabes.
Sosos de Pergame
Le premier asàrotos òikos a été conçu par Sosos de Pergame. Sosos de Pergame était un mosaïste du IIe siècle avant J.-C.. Il travaillait à Pergame en Turquie. Son nom est passé à la postérité grâce à Pline l’Ancien, qui le cite dans son Histoire Naturelle, XXXVI, 60. Pline se souvient de lui en particulier pour sa finesse et sa minutie technique : « Sosos était très célèbre dans ce genre de sols en mosaïque et à Pergame il a créé le motif appelé asàrotos òikos. Il avait reproduit sur les sols avec des carreaux de mosaïque colorés les restes d’un dîner et ces choses qui sont généralement balayées dès qu’elles tombent sur le sol. ».
Les banquets romains
Les banquets romains étaient vivants. Des fleuves de vin, des montagnes de nourriture, des convives ainsi qu’une petite foule de domestiques, d’acteurs animaient la salle. Sans compter que la nourriture était portée à la bouche avec les mains ou passée par les esclaves. Imaginez à quoi cela devait ressembler. L’Asarotos oïkos créé par Sosos de Pergame donnera naissance à un genre qui se diffusera à Rome autour de la représentation des restes de banquets en quelque sorte l’ancêtre des natures mortes. Sans oublier que toutes ces denrées dispersées harmonieusement sur un fond blanc dans un faux désordre évoquent encore une culture de la table variée et abondante.
Un but pratique et artistique
L’original a été perdu, mais le thème jouit d’une grande renommée et fut repris dans de nombreuses villas romaines de la fin de la République et du début de l’Empire. On pense en fait que le thème de l’asàrotos òikos avait un but décoratif et pratique. D’une part, c’était aussi un rappel, pendant la journée, des réjouissances célébrées le soir dans les salles à manger, et par conséquent un témoignage du statut de la famille. D’autre part , c’était une façon de confondre les restes de nourriture avec ceux représentés sur la mosaïque.
Notes
- A découvrir lors de la visite des Musées du Vatican
- Pour réserver vos entrées aux Musées du Vatican
- Pour réserver vos visite téléphonez au +393479541221ùEcrivez à arterome2@gmail.com