Le 6 janvier
Le 6 janvier, le jour de l’Epiphanie, un peu partout on attend l’arrivée des rois mages. Les enfants italiens attendent l’arrivée de la Befana. C’est une vieille femme à l’aspect horrible qui porte sur le dos un gros sac en jute. Dedans il y a des jouets et des sucreries pour les gentils. Il y a aussi des gros morceaux de sucre noir, comme du charbon pour les méchants. D’un côté trois monsieurs à dos de chameaux suivant une étoile, de l’autre une vieille dame chevauchant un balai la nuit du 5 au 6 janvier. En fait, la fête du 6 janvier est une question de mots et de personnages. Epiphanie et Befana ont la même origine. Befana est une variante populaire du terme grec Epiphaneia qui signifie apparition.
Les trois rois mages
Le 6 janvier, dans la tradition catholique, on voit l’arrivée à Bethléem de trois rois mages venant de loin. Ils ont suivi une étoile filante, la comète de Halley. Des magiciens ? des astrologues, des savants? En fait, ils ont été introduits pour souligner une manifestation divine, celle du Christ, ils ont une apparition, une épiphanie. Jusqu’au XVe siècle, les mages étaient représentés sans aucune différence de couleur et de race. Mantegna en 1464 peint pour la première fois un des rois mages à la peau foncée. Et à la Renaissance naît la l’idée de les identifier aux trois continents connus alors. Trois est également un nombre parfait. L’histoire des trois rois mages qui suivent une étoile pour hommager la naissance de Jésus est racontée uniquement dans l’Evangile de saint Mathieu et pas dans les trois autres.
Befana
L’origine de la Befana est liée au monde agricole et pastoral. Alors, la douzième nuit après le solstice d’hiver, disons Noel, on célébrait la mort et la renaissance de la nature. Cette nuit-là, Mère Nature, fatiguée d’avoir tant donné pendant toute une année, apparaissait sous la forme d’une vieille sorcière qui volait dans les cieux sur le manche d’une balai. Epuisée et sèche comme une vieille branche, elle était prête à brûler pour renaître de ses cendres, jeune, avec la nouvelle lune. Les romains pensaient que à cette époque de l’année des nymphes guidées par Diana survolaient les champs pour les rendre fertiles. Perchta, chez les germains ou Holda plus au nord était une belle dame blanche comme neige qui entrait en scène pendant ces douze nuits toujours pour le même motif, rendre la terre fertile. Bref, tous ces rites païens sont passés d’une manière ou d’une autre dans la tradition chrétienne.
Pour conclure
A partir du IVe siècle après JC, l’Église a condamné tous les rites et croyances païens. Elle les a classifié comme étant le fruit d’influences sataniques ou sous l’influence de la déesse Diane. Au Xe siècle un moine allemand ira jusqu’à écrire : « … Quelques femmes méchantes, ont préféré suivre Satan et la nuit elles chevauchent les cieux avec Diane déesse des païens et une multitude d’autres femmes … ». Enfin une autre légende raconte que les mages en route pour Bethléem ont demandé à une vieille femme leur chemin. La vieille refusa de les renseigner. Peu après, repentante, elle prépara un sac plein de cadeaux et partit à la recherche des mages et de l’enfant Jésus. Ne les trouvant pas, elle frappa à toutes les portes et remit les cadeaux aux enfants, dans l’espoir d’être pardonnée.