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Epiphanie

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Le 6 janvier

La fête du 6 janvier, connue sous le nom d’Épiphanie, est célébrée dans de nombreuses cultures à travers le monde. En Italie, la tradition de la Befana est particulièrement populaire. La Befana est une figure folklorique italienne associée à la célébration de l’Épiphanie. Selon la tradition italienne, la Befana est une vieille femme qui voyage sur son balai la nuit du 5 au 6 janvier. On dit qu’elle remplit le rôle de distributrice de cadeaux pour les enfants sages et de charbon, du sucre noir ressemblant à du charbon, pour les enfants désobéissants. Les enfants italiens laissent une chaussette ou une botte près de la cheminée pour que la Befana y dépose ses cadeaux. La légende de la Befana est liée à l’histoire biblique des Rois mages qui ont suivi l’étoile pour trouver l’Enfant Jésus. Selon la tradition chrétienne, l’Épiphanie marque la visite des Rois mages au nouveau-né Jésus. Ainsi, la Befana est parfois associée à ces rois mages.

Rome vue du haut

Les trois rois mages

Effectivement, dans la tradition chrétienne, l’histoire des trois rois mages, également connus sous le nom de mages, astrologues, ou simplement les sages de l’Orient, est principalement racontée dans l’Évangile selon Matthieu. Selon le récit biblique, ces mages ont suivi une étoile filante ou la « comète de Halley » pour trouver l’Enfant Jésus à Bethléem et lui offrir des présents symboliques : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’identité précise des mages n’est pas clairement définie dans la Bible, et des détails tels que leurs noms et leurs origines ne sont pas mentionnés. Leur représentation en tant que trois personnages distincts, chacun venant d’un continent différent, est apparue plus tard dans l’histoire de l’art, notamment à la Renaissance.

Caprarola palais Farnese

La représentation des rois mages sans distinction de couleur ou de race jusqu’au XVe siècle reflète probablement le contexte de l’époque, où la couleur de la peau n’était pas nécessairement associée à des caractéristiques spécifiques. Cependant, avec l’évolution des mentalités, l’idée d’associer les mages aux trois continents connus à l’époque a émergé à la Renaissance. Le nombre trois est souvent considéré comme symbolique dans la tradition chrétienne, représentant la Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Trois est également considéré comme un nombre parfait dans la pensée médiévale. Ainsi, l’histoire des rois mages est devenue une partie importante de la célébration de l’Épiphanie, qui marque la manifestation de Jésus-Christ aux Gentils. La tradition des cadeaux apportés par les mages est également à l’origine de certaines coutumes de dons observées pendant la période de Noël.

fontaine des grenouilles quartier Coppedè

Befana

L’origine de la Befana est associée à des traditions païennes liées au monde agricole et pastoral, et elle s’inscrit dans un contexte de célébration de la nature et du renouveau. La douzième nuit après le solstice d’hiver, souvent associée à Noël, était célébrée comme une période marquant la mort et la renaissance de la nature. Selon la tradition, cette nuit-là, Mère Nature, représentée sous la forme d’une vieille sorcière, volait dans les cieux sur le manche d’un balai. Épuisée d’avoir donné toute son énergie tout au long de l’année, elle était prête à se consumer, à brûler pour renaître de ses cendres, devenant ainsi jeune avec la nouvelle lune. Ce concept de mort et renaissance est une métaphore puissante pour les cycles naturels observés dans la nature.

route romaine au forum romain

Mais encore

Des éléments similaires se retrouvent dans d’autres traditions européennes. Par exemple, les Romains croyaient en des nymphes guidées par la déesse Diane survolaient les champs à cette période pour les rendre fertiles. Chez les Germains, Perchta ou Holda, souvent décrite comme une belle dame blanche, faisait également son apparition pendant ces douze nuits avec le même objectif de rendre la terre fertile. Ces rites païens ont, au fil du temps, été assimilés dans la tradition chrétienne, notamment avec l’introduction de la Befana en Italie. La fusion de ces éléments païens avec les célébrations chrétiennes, telles que l’Épiphanie, a donné lieu à des coutumes riches en symboles et en significations, créant ainsi une tradition colorée et folklorique. Cela montre comment les anciennes croyances et pratiques ont souvent persisté et évolué au fil des siècles pour former les traditions contemporaines.

Tor Pignattara

Pour conclure

La condamnation par l’Église des rites et croyances païens au IVe siècle correspond à une période où le christianisme devenait la religion dominante dans l’Empire romain. L’Église cherchait à établir son autorité et à éliminer les pratiques considérées comme concurrentes. Cela a conduit à une stigmatisation des croyances païennes, les classant souvent comme étant sous l’influence de forces sataniques. Cependant, de nombreuses traditions et coutumes païennes ont persisté et ont souvent été assimilées dans le tissu culturel des sociétés chrétiennes. Par exemple, les festivités liées à la période du solstice d’hiver ont été adaptées pour coexister avec les célébrations chrétiennes de Noël et de l’Épiphanie.

villa Pamphilj

A partir du IVe siècle après JC, l’Église condamne tous les rites et croyances païens. Elle les classifie comme étant le fruit d’influences sataniques. Au Xe siècle un moine allemand ira jusqu’à écrire : « … Quelques femmes méchantes, ont préféré suivre Satan et la nuit elles chevauchent les cieux avec Diane déesse des païens et une multitude d’autres femmes … ». Enfin une autre légende raconte que les mages en route pour Bethléem demandent à une vieille femme leur chemin. La vieille refuse de les renseigner. Peu après, elle se repentante, prépare un sac plein de cadeaux et part à la recherche des mages et de l’enfant Jésus. Ne les trouvant pas, elle frappe à toutes les portes et remet les cadeaux aux enfants, our se faire pardonner.  peut être interprétée comme une tentative d’ajuster ou d’incorporer des éléments païens dans le contexte chrétien. Cette histoire reflète peut-être la volonté de souligner le thème du pardon et de la rédemption, des valeurs chrétiennes.