Aller au contenu

Brumalia

  • par

Fêtes à Saturne, Cérès et Bacchus

A partir du 24 novembre et pendant au moins trois semaines, les romains de l’antiquité fêtaient les Brumalia. Des banquets, des offrandes et des cadeaux caractérisaient ces fêtes. Des fêtes bien arrosées, que l’écrivain latin et chrétien Tertullianus jugeait immorales. Les Brumalia étaient tellement populaires qu’au VIe siècle de notre ère ces célébrations se tenaient encore dans les campagnes. Elles étaient tellement populaires que même les chrétiens d’alors y participaient volontiers. Les Brumalia furent bannies sous l’empereur Justinien à partir de l’an 529. Mais la mémoire de ces fêtes, désormais dépouillées de leurs contenus, persista au cours des siècles sous forme de rites souvent superstitieux et essentiellement à caractère agraire.  

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est P_20170212_131923-1024x576.jpg.

Les jours les plus courts

Le nom de Brumalia viendrait de Brevina, une façon de dire « plus petit », « plus bas », « plus court ». Certainement lié aux journées les plus courtes de l’année, au Solstice d’hiver. Les Brumalia étaient des fêtes en l’honneur de Saturne, Cérès et Bacchus. Des auspices étaient tirés pour comprendre comment allait être l’hiver. Si fin novembre il avait déjà neigé, alors on aurait eu une bonne récolte. Car on croyait que la neige aurait protégé les graines du froid. On appelait aussi ces fêtes Hiemalia, nom donné aux casernes d’hivers des légionnaires, Castra Hiemalia ou Stationes Hibernae.  Il semblerait que ces fêtes ait été instituées par le premier roi, le Rex Sacrorum,  le Divin Jumeau, Romulus. C’est dans l’Antiquité tardive que la date est fixée au 24 novembre et que ces fêtes auront une durée de moins d’un mois. 

tabularium vue sur le forum romain

Les Brumalia

Il est fort probable que dans un époque lointaine, les peuples pensaient que le passage des journées courtes aux journées longues était un moment particulièrement dangereux. Pour eux, le Soleil, nouveau-né, était au moment le plus bas de sa puissance. Donc, il devait être protégé par des prières et des rites spéciaux. Nous pouvons bien imaginer, que pour ce monde primitif basé sur la guerre, la chasse et l’agriculture, les jours rigides de novembre et de décembre étaient un obstacle à la vie quotidienne. C’est pourquoi les Brumalia étaient  fêtées dans la période la plus sombre de la année. Les rituels associés, étaient liés à une dimension souterraine. Ils étaient liés aux récoltes, aux graines encore enfouies dans le ventre de la Déesse Mère. Ces rites avaient pour but de protéger les semences afin qu’elles puissent germer, dans la nouvelle année à venir.  

forum romain vu du Palatin

Lors de ces fêtes

Selon les sources antiques, alors, les paysans sacrifiaient des cochons en l’honneur de Saturne et de Cérès. Le cochon était un animal lié au monde souterrain et infernal par son habitude de fouiner partout.  Il symbolisait aussi la fertilité, par son gras et ses nombreuses parties comestibles. Les vignerons sacrifiaient des chèvres pour s’attirer les bonnes grâces de Bacchus. Pas de moutons ils les considéraient très nocif pour la vigne. Avec la peau des chèvres écorchées, les vignerons fabriquaient des outres. Le dépouillement de la chèvre rappelle le supplice du silène Marsyas qui avait osé défié Apollo dans un concours de musique. Enfin, les magistrats et ceux qui exerçaient des fonctions publiques offraient aux prêtres chargés du culte de la déesse Cérès les prémices de la terre, des olives, du vin, du blé et du miel en abondance.  

musée des Thermes de Dioclétien

« Vives annos! »

Au cours de ces célébrations, on avait coutume de s’échanger des  « Vives annos! », « Vivre pendant des années », ce qui équivalait à « Longue vie! ». Les Brumalia concernaient Saturne, Cérès et Bacchus. Trois divinités qui exprimaient la vitalité de la nature. Trois Dieux qui nourrissaient les hommes et les animaux. Saturne était le dieu des semences, la semence cachée sous la terre. Cérès représentait l’avenir de la moisson qui germera au printemps. Bacchus la vigne qui, même morte en hiver, gardait dans ses fruits son pouvoir vivifiant. Le vin noyait tous les chagrins et égayait chaque fête. Partout dans les campagnes, les feuilles et les branches sèches arrosées de vin, étaient brûlées,  en l’honneur des trois Dieux. Les paysans se réunissaient autour des feux, ils dansaient. Alors, des chants dédiés aux dieux se levaient vers les cieux. Pour réserver vos visites écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez de 18 à 21 heures au +393479541221

visite guidée du forum romain