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Michelangelo Pistoletto

Infinity

Jusqu’au 15 octobre se tient à Rome au Chiostro del Bramante une exposition des oeuvres de Michelangelo Pistoletto. Ce sont cinquante œuvres et quatre grandes installations. Plus de 60 ans d’art, près de 90 ans de vie de cet artiste. Certainement pas une exposition traditionnelle mais une histoire, une expérience qui à travers les œuvres symboliques de Michelangelo Pistoletto nous emmène dans un voyage passionnant dans la poétique et le monde, les mondes multiples. Une infinité de façons de faire de l’art, une infinité de façons de voir, de changer de perspective, de lire la réalité. Au centre un artiste unique mais dans ses nombreuses possibilités d’être, de se transformer, de se peindre et de se représenter, de se raconter. « Une exposition collective d’un artiste unique » car « dans la diversité j’ai multiplié », comme le déclare l’artiste. C’est pourquoi, au Cloître de Bramante, Michelangelo Pistoletto est INFINITY, parce que l’art est sans limite.

L’Infini

À l’intérieur de l’architecture de la Renaissance du magnifique cloître conçu par Donato Bramante au début du XVIe siècle se trouve la première oeuvre. La cour du Cloître de Bramante est colorée par la formule de signes que l’artiste a créée pour représenter le théorème de la « trinamique » autrement dit la dynamique du nombre trois. C’est la reconfiguration du signe de l’infini. Elle représente la naissance, voulue ou fortuite, d’un effet généré par la rencontre de deux sujets. L’appelant Third Paradise, l’artiste a créé un signe qui devient un symbole d’union, d’équilibre et d’espoir. Dans cette dynamique, la relation à l’autre est le seul salut pour briser les barrières linguistiques et culturelles. Une vision qui considère l’artiste comme quelqu’un qui a la possibilité d’essayer d’équilibrer tous les éléments de la société à travers l’éthique et l’esthétique de son travail. En quoi consiste cette formule et comment la découverte a-t-elle eu lieu ?

Le miroir parlant

Nous venons d’entrer et au lieu d’être accueillis nous avons le sentiment de vouloir nous échapper. Une voix nous invite à ne pas nous approcher. Faut-il partir ou vaut-il mieux continuer ? Du miroir vient la voix de Michelangelo Pistoletto qui nous dit de ne pas approcher. Cependant, s’éloigner n’est pas une invitation à quitter les lieux mais plutôt une invitation à prendre de la distance pour observer les œuvres d’un autre point de vue. La série Miroir Parlant est née de la réflexion de l’artiste sur lui-même et sa représentation. De l’autoportrait des années 50 Michelangelo Pistoletto arrive au Miroir Parlant. Avec l’idée du Miroir Parlant Pistoletto nous rappelle que la seule façon d’entrer dans le miroir est de lui tourner le dos et de s’éloigner. Plus vous allez loin, plus vous pénétrez.

Vénus de torchons

Produire, acheter, consommer et jeter. C’est le cycle des objets que nous consommons. Ce cycle qui au fil des années devient de plus en plus court. La société contemporaine produit d’énormes accumulations de déchets qui pourront difficilement être éliminés. La preuve est sous nos yeux. Dans une rencontre insolite entre passé et présent, une Vénus classique, reproduction d’une sculpture néoclassique inspirée du premier nu féminin, observe le gâchis de la modernité. La référence à la statuaire classique associée à des éléments contemporains à travers la technique de l’assemblage, est un expédient qui enrichit la production de l’artiste. Cette oeuvre attaque l’idéal trompeur de perfection et d’équilibre. Mais est-ce que tout est à jeter ? Les idéaux de perfection, la sacralité des formes du passé auxquelles nous croyons fermement laissent entrevoir la possibilité d’avoir été trompés. Pas de marbre précieux dans cette sculpture qui nous tourne le dos, mais du béton recouvert de mica. Il faut savoir que l’Antiquité n’était pas si blanche, elle avait des couleurs vives comme nous le rappellent les chiffons au pied de l’installation. Rien n’est aussi parfait. Peut-être que le « désencombrement » à faire est celui des préjugés. C’est un immense court-circuit où se côtoient l’ancien et le contemporain, l’harmonie et le chaos, qui nous invite à réfléchir sur notre condition.

Orchestre de torchons

Le parfum est celui bien connu des après-midi d’hiver, quand l’air est chargée de pluie et que la nuit s’étend délicatement sur la ville, comme une couverture glissée par quelqu’un qui nous aime. L’installation Orchestra di Stracci évoque les lieux collectifs de la vie sociale. Des moments précieux où les conversations se poursuivent légèrement et où l’on se retrouve autour d’une boisson chaude. C’est l’un des grands pouvoirs de Michelangelo Pistoletto. Il utilise différentes techniques et des matériaux empruntés au quotidien pour évoquer des sensations impalpables. Il puise dans la sphère individuelle et laisse ouverte la porte des souvenirs. Dans cette orchestre composée de chiffons, plaques de verre, béton et bouilloires, tout est regroupé comme pour former un ensemble musical. L’artiste met en scène le quotidien transformé en extraordinaire. Contrairement à la logique de la société de consommation, l’artiste investit les objets, « en fin de vie », de nouvelles capacités, dans la continuité des expérimentations entamées à l’occasion de l’exposition « Oggetti in meno » de 1965 – 1966.

Grande sphère de journaux

Turin 1967. Une immense sphère entièrement recouverte de pages de journaux qui roule dans les rues de la ville. Deux mains, celles de son créateur, qui la poussent vers les autres, vers les inconnus qui surfent sur la vague de l’actualité et l’emportent ailleurs. L’information circule. La vérité des faits qui défraye la chronique accompagnée au des blagues, des commentaires sur l’information. C’est le cœur battant et l’esprit du journal. Un potentiel aux mille facettes de sens et d’interprétations. Rien que la vérité alors ou les « fake news » de notre ère peuvent en temps réel et en un seul clic tout changer? « Les lions du clavier » seront-ils livrés au « cirque des médias de l’information »? Seuls des incertitudes et des doutes subsistent. Depuis la première représentation Sculpture of Passage (1967), de nombreuses informations relatives à différents lieux ont été placées sur les sphères de journaux construites par Michelangelo Pistoletti. De nombreuses villes ont été traversées, de nombreuses mains ont accompagné la sphère jusqu’ici. La forme sphérique de l’objet est fonctionnel pour la faire rouler dans les rues et la pousser par les mains de différentes personnes, pour déclencher une réflexion sur la falsification possible de l’information.

Love Difference

La mer Méditerranée n’occupe que 0,8% de la surface marine sur Terre. Et pourtant son importance va bien au-delà de sa petite taille. La mer Méditerranée est un bijou rare, un espace précieux qui unit trois continents. C’est une histoire basée sur l’interaction politique, commerciale, culturelle de nombreux peuples. C’était autrefois un lieu millénaire fait de réussites et de fractures. Par cette oeuvre, nous sommes invités à nous asseoir idéalement autour de la table, à nous reconnaître, retrouver nos racines et comprendre (du latin con et pr(he)ndere emporter avec soi) les différences, les accueillir et les chérir. Love Difference est une installation composée d’une grande table à surface miroir en forme de bassin méditerranéen où se dessinent les silhouettes des différents pays qui lui font face. Tout autour se trouvent des chaises aux formes, matières et couleurs différentes. Chacune vient d’une de ces nations autour de la Méditerranée. Michelangelo Pistoletto fait remonter la richesse du Mare Nostrum à ces particularités. Après les « Objets en moins », le phénomène des différences devient de plus en plus central dans la poétique de l’artiste. Love Difference concrétise la possibilité d’un projet ouvert ou le public peut entrer dans l’œuvre pour redéfinir et activer collaborativement le dialogue à chaque fois.

Labyrinthe

Impossible, pour l’instant, de vivre sur une autre planète, impossible de vivre hors du monde. On se perd donc dans le grand labyrinthe de l’existence fait de choix et de chemins à suivre. Le défi quotidien est très similaire au Labyrinthe de Michelangelo Pistolotto. Pourquoi continuer à lutter contre le dédale des voies possibles ? Vaudrait-il peut-être mieux apprendre à vagabonder pour savourer les instants dans la contingence des choses qui arrivent ? Chemins sinueux en carton ondulé plié pour former une route sinueuse qui mène à des impasses que l’artiste a déjà créées depuis la fin des années 60. L’œuvre vit au gré des pas des visiteurs qui s’y perdent. Labyrinth altère la perception de l’architecture de l’espace et oblige à se déplacer entre les plis de papier pour peut-être accéder à quelque chose de nouveau. Perdez-vous et retrouvez-vous. L’art est un processus de régénération continue. Instinct, créativité, fantaisie et imagination. La réponse que nous cherchons n’est pas nécessairement au bout du chemin. Au contraire, la révélation est dans les routes que nous parcourons, dans les choix que nous faisons, et la connaissance, telle que donnée par l’expérience, c’est la boussole de notre vie.

Love Difference- Neon

Tout le monde a quelque chose à dire sur l’amour. Comment il naît, comment le maintenir en vie, comment surmonter sa perte. Poètes, psychothérapeutes, scénaristes, acteurs et compositeurs de tous les temps et de toutes les latitudes ont décrit, chanté, et mis en scène l’amour, dans sa plénitude ou dans son impitoyable absence. Au nom de l’amour, on écrit des chansons, on prend des trains en pleine nuit, on se réveille malade. Au nom de l’amour, on attend. On espère. Parfois, on se tait. L’amour suppose une différence entre toi et moi, une limite qui a l’ancienne saveur des choses sacrées et qui se nourrit de la réciprocité entre toi et moi. Aimer, ce n’est pas être des égaux, ce n’est pas étouffer ce qui fait que nous sommes nous-mêmes. Au contraire, on aime quelqu’un justement parce qu’il est différent de nous, avec ses gestes. Dans cette diversité nous trouvons un sens au monde en découvrant que notre façon de rire, de rêver, de pleurer et d’aimer n’est pas la seule façon possible. Love Difference est une installation lumineuse composée d’une vingtaine d’enseignes lumineuses portant la phrase « Love the difference » dans de différentes langues dont le polonais, l’anglais, l’hébreu, le chinois, l’arabe, le japonais … un hymne à la paix, à l’acceptation et à l’écoute plus profonde que l’autre .

Portrait d’étoiles

Les supernovae sont des étoiles qui ont atteint la fin de leur vie et elles explosent en laissant dans l’Univers de la matière hétérogène. L’explosion est si puissante qu’elle génère des vents qui propagent les particules à des distances sidérales jusqu’à ce qu’elles atteignent les galaxies voisines. Elles contribuent ainsi à la formation de nouvelles étoiles et à la naissance de nouvelles vies. Notre corps contient des traces des mille changements de l’univers parce qu’il est formé par des éléments tels que l’azote, le calcium, le fer, le carbone libérés par les explosions des étoiles dans un temps lointain. Dans Autoportrait d’Etoiles, Michelangelo Pistoletto enferme la silhouette de son corps dans une myriade d’étoiles comme pour rappeler au spectateur ce qui se cache sous la peau, à l’intérieur des os, dans le sang qui nous rend égaux. La finitude de l’être humain rencontre l’infini de l’univers grâce aux éléments qui ont contribué à la naissance et au développement de la vie sur terre. L’œuvre, ainsi qu’une partie de la production de l’artiste, représente la rencontre entre les contraires. Microcosme et macrocosme, l’instant et l’éternel condensés dans l’une des œuvres les plus extraordinaires de tous les temps : le corps humain.

Mètre cube d’infini dans un miroir cube

Comme un rêve récurrent, une image kaléidoscopique nous apparaît lorsque nous essayons de regarder ce qui se cache au-delà d’une fissure, entre les bords. Et notre imagination se reproduit à l’infini. Sans issue. Nos propres yeux nous renvoient des centaines de versions modifiées et transformées de nous-mêmes déformées, répliquées, ce qui nous rend presque méconnaissables. Les miroirs sont l’un des éléments récurrents dans la production artistique de Michelangelo Pistoletto, qui, comme il l’a lui-même déclaré, « développe les caractéristiques de l’œil et la capacité de l’esprit à offrir la vision de l’ensemble« . Ce que nous avons normalement tendance à considérer pour acquis devient urgent, impossible à éviter, parce que affranchi du conditionnement de ce que nous aurions voulu. L’installation a été construite de manière à créer un espace intime fait de surfaces extérieures opaques et de miroirs à l’intérieur. Grâce à l’ajout de Mètre cube d’infini, les possibilités de réfraction sont multipliées de manière exponentielle. Le visiteur a ainsi la possibilité de franchir le seuil entre ce qui est prévisible et ce qui ne l’est plus, s’abandonnant un instant au vertige de se retrouver dans un non-lieu intemporel et dans lequel les coordonnées spatiales habituelles n’ont plus de sens. Nous ne sommes rien d’autre que ce que reflète le miroir et en même temps nous restons essoufflés devant la violence avec laquelle la seule version possible de nous ne nous est pas renvoyée par les miroirs.

Quadri Specchianti

Impossible de ne pas composer avec sa propre image réfléchie, impossible de rester spectateurs immobiles et externes à l’œuvre d’art. On s’y retrouve dedans presque sans s’en rendre compte, pris à regarder « les autres » les personnages de l’œuvre de Michelangelo Pistoletto, protagonistes seulement à moitié de l’œuvre. Les Quadri Specchianti sont l’évolution des premiers autoportraits de l’artiste, où la toile devient un miroir et l’image peinte devient un fait objectif, qui à la fois participe à la réalité et l’incorpore. L’image fixée sur la surface d’un miroir devient immédiatement mémoire, objet du passé en contraste avec le reflet temporel qui se reflète sur l’œuvre. Ce dernier représente le moment présent la contemporanéité. Le souvenir fixé à jamais est dans l’image affichée sur le miroir. Les images de personnages et d’objets de la toute première production ont été tirées de photographies grandeur nature et peintes sur du papier de soie remplacé à partir des années 70 par des sérigraphies. Les images sont mises en mouvement par le passage du spectateur qui les active et les rend contemporaines. « Je suis arrivé avec l’Autoportrait aux Quadri Specchianti à partir de Moi mais je ne suis plus le seul auteur de l’image, le spectateur devient aussi co-auteur de l’image » Pistoletto

Sign of Art Illimité

Les experts sont capables de reconnaître l’auteur d’un tableau d’après les coups de pinceau donnés sur la toile, la densité avec laquelle la couleur est étalée, la manière de mélanger les éléments du langage visuel. Les outils laissent des traces indélébiles sur la matière et chaque artiste a sa propre façon de les utiliser ce qui le rend reconnaissable. Le signe de Michelangelo Pistoletto est Sign of Art, obtenu par l’intersection de deux triangles. Cette figure représente idéalement un corps humain bras levés et jambes écartées. Il est principalement inséré dans un module de base mesurant 210 sur 120 centimètres, correspondant à l’extension maximale de l’artiste. Symbole d’un nouveau classicisme et d’un développement ultérieur par rapport à la configuration de l’équilibre entre l’homme et l’univers déjà élaboré par Léonard de Vinci et avant par Vitruve, l‘homme de Vitruve. Sign of Art est reproduit dans différents matériaux pour la réalisation de portes, fenêtres et meubles. Sign of Art est à la base de la conception de huit modules d’habitation pouvant être parcourus dans les deux sens et qui sont à leur tour garnis d’accessoires de même forme.

L’étrusque et la route romaine

Le langage affecte la façon dont nous percevons et interprétons le monde. Si nous sommes capables de donner un sens à notre façon de représenter et d’imaginer la réalité, cela vaut aussi pour la capacité de l’homme à utiliser le langage pour définir les choses ou déterminer précisément la réalité. En parlant, nous pouvons créer les conditions d’un conflit ou d’une résolution pacifique des différends. On peut consoler, encourager, séduire, calmer, convaincre. « C’est un souverain puissant, le mot, minuscule, invisible, mais il sait accomplir des prouesses extraordinaires. Il peut éteindre la peur, chasser la douleur, susciter la joie, nourrir le pitié« . Ecrivait Gorgias, philosophe grec, dans l’Éloge d’Hélène. Dans cette œuvre de 1976, Michelangelo Pistoletto a réalisé une copie de l’Arrigantore, qui représente Aulo Mettelo, un noble étrusque devant un miroir en train de parler à la foule. Il est placé au bout d’une reproduction d’une voie romaine. , devant un miroir, le bras levé comme face à l’impossibilité de traverser le temps et l’espace avec ses propres mots et de briser les frontières linguistiques et culturelles. Le miroir a une grande importance dans la poétique de Michelangelo Pistoletto. C’est l’expression du double de lui-même, de la dimension du présent et de la mémoire, et dans ce cas du chemin qui mène au-delà du mur sur lequel se brisent les attentes frustrées des limites du langage.

Moi, toi, nous

Musique et participation : les rythmes que les visiteurs génèrent en interagissant avec l’œuvre d’art Terzo Paradiso ont des potentiels infinis. Dans l’installation, les plateaux usés de vielles batteries et les couvercles colorés sont disposés pour former trois cercles alignés qui forment le symbole du Terzo Paradiso. En tournant autour de l’installation Terzo Paradiso, on traverse les deux mondes aux extrêmes, le naturel et l’artificiel. Deux mondes qui s’interpénètrent dans le grand cercle au centre de l’installation et qui indique cet espace d’existence inédit où nature et artifice se confondent créant une symphonie harmonieuse et équilibrée. Au mur, l’œuvre Io, Tu, Noi permet de retracer la recherche artistique de Michelangelo Pistoletto enfermée dans un symbole d’union, d’équilibre et d’espoir. L’œuvre d’art qui prend vie acquiert son et valeur grâce à la participation de chacun. Chacun est appelé à assumer une responsabilité personnelle dans la vision globale d’un monde interconnecté et interdépendant. Le langage musical et celui de la performance sont deux aspects qui ont toujours été présents dans la recherche artistique de Michelangelo Pistoletto. D’ailleurs le son et l’idée de la musique sont également presents dans l’œuvre Orchestra di Stracci exposée ici. La musique brise les barrières, elle a un pouvoir communicatif direct, elle est inclusive et accueillante, capable de toucher les cordes les plus intimes de l’âme humaine. Elle a le pouvoir de savoir agréger en brisant les préjugés. La musique est donc la clé de la participation et de la rencontre avec l’autre qui s’opère autour de cette œuvre. Elle n’est pas figée et préétablie mais libre et authentique.

Notes

  • De lundi à vendredi 10 heures 20 heures, samedi dimanche 10 heures 21 heures.
  • Du lundi au vendredi 15 euros, samedi dimanche et jours fériés 18 euros
  • Enfants de 5 à 10 ans 10 euros
  • L’expo se tient au Chiostro del Bramante, vicolo delle Pace, derrière la place Navone.
  • Textes en partie tirés et traduits par moi des commentaires aux oeuvres de l’exposition
  • Pour visiter Rome écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +393479541221