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voie Appienne

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Par cette visite je vous propose de découvrir une des plus belles rues de Rome, la voie Appia Appienne. C’est une belle balade en vélo électrique à faire de préférence le dimanche matin . Partant de la rue des Forums Impériaux, longeant le Colisée, le grand stade des courses de chars et les thermes de Caracalla, nous visiterons le musée des murs. Puis toujours en pédalant sur la voie Appienne, je vous dirai de la maison de campagne du cardinal Bessarione, des tombeaux des Scipion de l’église de Domine Quo Vadis. Après une longue montée presque digne d’une étape du tour de France, je vous raconterai de Cecilia Metella dont le tombeau deviendra une forteresse et un palais, du stade de Maxence et du tombeau de Romulus. Quelques dizaines de mètres plus loin et nous voilà plongés dans un décor de cinéma. La ville disparaît et un parcours de pavé bordé de sépulcres de pins parasols et de cyprès se perd dans la campagne romaine. 

Quelques mots sur la voie Appia Antique

La Via Appia Antica est la mieux conservée des grandes voies romaines. Pavée en 312 avant Jésus Christ par le censeur Appius Claudius Caecus, la voie Appia Antica est la première chaussée qui ne tire pas son nom de sa fonction ou de l’endroit où elle aboutissait. La chaussée porte le nom de celui qui l’a faite construire. En un premier temps la « regina viarum », autrement dit la « reine des routes », aboutissait à Capoue. Puis en 268 avant JC, elle sera prolongée jusqu’à Benevento et en 191 avant JC, elle aboutira à Brindisi. Il existait déjà une route, la « via Latina » dont le parcours était en zigzag. Cette chaussée traversait une zone dangereuse, delle des Sanites. Appius Claudius voulait donc une nouvelle route qui longeait la côte, plus rapide et plus sûre. La Voie Appienne est donc née comme une route militaire et stratégique et la construction a nécessité deux années de travaux.  

Les thermes de Caracalla

Elles n’étaient pas les plus grandes thermes de Rome mais les thermes de Caracalla sont celles qui ont laissé le plus de vestiges. Les thermes de Caracalla ont été édifiées à la fin du II siècle après Jésus Christ sous l’empereur Septime Sévère. Mais elles ont été terminées et inaugurées en 212 par son fils Caracalla. Entre-temps Septime Sévère est mort à York en Angleterre. Le plan des thermes s’inspire aux thermes de Trajan. Avec quelques variations, les thermes de Caracalla finiront par servir de modèle définitif aux thermes bâties dans toutes les villes du monde antique. La décoration d’origine était très magnifique. Les sources antiques parlent d’immenses colonnes en marbre, de mosaïques de pâte de verre et de marbre sur les murs, de stucs peints et de statues colossales.

Le tombeau des Scipion

Bien que l’on connaissait déjà l’ existence de l’hypogé dès 1614, la vraie découverte remonte à 1780. Alors deux frères, les Sassi, évêques et propriétaires du vignoble, trouvèrent une entrée au tombeau lors de travaux. La structure du tombeau présente un plan carré avec une entrée monumentale qui aujourd’hui a presque disparu. À l’intérieur, six galeries ont été creusées dans le tuf et des sarcophages ont disposés le long des murs ou à l’intérieur de niches. Chaque sarcophage porte une inscription décrivant le personnage et ses entreprises. La première sépulture fut celle du chef de famille Lucius Cornelius Scipio Barbatus, consul en 298 av. J.-C. Son sarcophage se trouve aux Musées du Vatican.

Le musée des Murs

Le Musée est situé à l’intérieur de la Porte saint Sébastien, la plus grande et la mieux conservée des portes des Murs Aurélien. A l’origine, la porte s’appelait Porte Appia, parce que le surplombe la Voie Appienne. Plus tard elle fut rebaptisée « Porte saint Sébastien » parce que elle se trouvait sur la route qui menait et qui mène encore aux catacombes de saint Sébastien. L’aspect actuel de la porte est dû aux rénovations apportées sous l’empereur du Ve siècle Honorius. L’intérieur a subi de nombreuses transformations, notamment lorsqu’il fut occupé par le secrétaire du parti fasciste Ettore Muti. Les mosaïques noires et blanches dans la salle de contrôle et ailleurs, appartiennent à cette période. Dans les salles de la Porte se trouve le petit Musée des remparts, inauguré en 1990.

Domine Quo Vadis

Domine Quo Vadis est le nom d’une petite église située au carrefour entre la voie Appienne et la voie Ardeatina. L’édifice de culte date du IXe siècle mais il a été reconstruit en 1637 à la demande du cardinal Francesco Barberini. En effet, une violente tempête avait dévasté l’église ainsi que le presbytère près de dix ans plus tôt. La façade est marquée par deux pilastres latéraux et présente, au centre du grand tympan avec le blason des Barberini, trois abeilles. Dans l’église de Domine Quo Vadis on peut voir une copie de la pierre sur laquelle on croit y voir les empreintes des pieds de Jésus. Probablement, il s’agit d’un ex voto provenant d’un sanctuaire païen plus tard recyclé de cette façon.

L’église de saint Sébastien

L’église et les Catacombes de saint Sébastien, se trouvent au troisième miles de la Voie Appienne. Les catacombes sont un vaste complexe composé de 12 km de tunnels, qui à l’époque était en proximité des carrières de tuf et de pouzzolane. Le mot catacombes vient du grec « kata kymbas ». qui veut dire cavité ou ravin. Le tombeau de saint Sébastien se trouvait à proximité d’un petit ravin. C’est de là que vient le terme de catacombe . Initialement, l’emplacement était un sépulture uniquement païen avec des tombes de crémation et d’inhumation. Quant à l’église, c’est au IVe siècle que l’empereur Constantin fit construire cette basilique en l’honneur de Pierre et de Paul, dont les reliques sacrées avaient été conservées ici pendant les persécutions de Valérien. C’est que plus tard que l’église fut dédiée à Saint Sébastien.

Tombeau de Romulus

Le mausolée de Romulus est un des trois édifices qui composait la villa Impériale de Maxence. Le mausolée était dédié à Valerius Romulus, le jeune fils de l’empereur décédé prématurément. Le bâtiment circulaire est entouré d’un imposant portique qui s’ouvre sur la voie Appienne. Valerius Romulus, à qui le mausolée est dédié, était le fils aîné de l’empereur Maxence qui l’avait eu à seulement 16 ans. On sait que  Valerius Romulus occupa le consulat avec son père en 308 et 309. Le fait que Maxence se retrouva seul aux commendes en 310 suggère que Valerius Romulus est mort en 309. Maxence a enterré son fils dans ce mausolée le long de la Voie Appienne, près de sa villa. Valerius Romulus sera divinisé peu après sa mort et un temple lui est encore dédié au Forum romain.

Cirque de Maxence

Le deuxième des édifices du complexe archéologique est un hippodrome de course de chars. C’est certainement le monument le plus célèbre de tout le complexe. En plus, c’est le seul des cirques romains encore bien conservés. Il possède encore toutes ses composantes architecturales. Le cirque de Maxence s’installe le long de la pente douce d’une vallée flanquée de deux collines, sur lesquelles sont respectivement installés le palais impérial et le tombeau de Cecilia Metella. La piste du stade est encore divisée par la spina, un mur de de 296 mètres de 1000 pieds romains. Ce mur était orné de fontaines et de sculptures et au centre se dressait l’obélisque que le pape Innocent X, en 1650, fit placer sur la Fontaine des Fleuves du Bernin.

Tombeau de Cecilia Metella

Le mausolée de Cecilia Metella impressionne encore le visiteur par sa grandeur et son élégance. L’édifice a été réutilisé à l’époque médiévale comme tour d’un château de la famille Caetani dont on voit encore les murs. La tombe se présente à l’extérieur comme un grand cylindre recouvert de dalles de travertin, reposant sur une base carrée dont seul le noyau composé de ciment et d’éclats de travertin est bien visible. A l’intérieur, une chambre funéraire abritait le corps d’une riche matrone romaine appartenant à l’une des familles nobles les plus puissantes de l’époque. C’était probablement la belle-fille du célèbre Marco Licinio Crasso, membre avec César et Pompée du triumvirat. En face du monument, l’église de San Nicola est miraculeusement encore debout.  

Notes

  • La visite est possible le dimanche matin et les jours de fêtes, moins de trafic
  • Éventuelle entrées payantes les thermes de Caracalla et le tombeau de Cecilia Metella
  • Le coût du vélo pour la journée 25 euros par personne n’est pas compris dans le coût de la visite
  • La visite est annulée en cas de pluie
  • Durée de la visite 3 heures 160 euros jusqu’à 6 personnes, chaque heure en plus 40 euros