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église Jésus et Marie

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Bien qu’elle échappe à l’attention de la plupart des touristes qui se promènent sur la rue du Corso, l’église de Jésus et Marie représente un des exemples les plus significatifs du baroque romain. L’édifice de culte est logé dans le quartier de Campo Marzio. L’église occupe une partie d’un terrain sur lequel se trouvait le Viridarium Magnum, une villa avec jardin et chapelle de propriété de Giovanni Antonio Orsini, neveu du cardinal Flavio Orsini, un personnage du XVIe siècle. Le terrain et ses bâtiments furent achetés par les moines Agostiniani Scalzi en 1615 pour construire le nouveau siège romain et accueillir leurs séminaristes. En effet, suite à une réforme de l’ordre des Augustins, une partie d’entre eux avait créé à Naples un ordre mendiant qui recherchait une vie plus modeste, les Agostiniani Scalzi ou les « Augustiniens pieds nus ».

La façade de l’église Jésus et Marie

Une première chapelle s’avère insuffisante et l’architecte milanais Carlo Buzio se charge de bâtir une véritable église. La bâtisse reste inachevée pendant trente ans, manque d’argent. Bien que sans façade pendant longtemps, le 17 janvier 1636  elle est ouverte au culte et dédiée à Jésus et Marie. Le 28 janvier 1675, l’église est solennellement consacrée, comme en témoigne une plaque murale à l’entrée de la sacristie. Entre 1678 et 1690, l’appareil décoratif intérieur et le revêtement en marbre ont été installés, grâce au financement de Giorgio Bolognetti, évêque de la ville Rieti. La façade, œuvre de Carlo Rainaldi, en travertin et briques, reflète l’austérité de l’ordre mendiant. Elle est ouverte par un portail unique au tympan incurvé surmonté d’une grande fenêtre rectangulaire encadrée. Elle porte une inscription dédicatoire : « IESU ET MARIAE »

L’intérieur de l’église

L’intérieur somptueux de l’architecte Carlo Rainaldi étale tout le spectaculaire de l’art baroque. La nef unique voûtée présente trois chapelles de chaque côté. La décoration, créée en 1678-90 grâce à la munificence de Giorgio Bolognetti, qui a fait   de l’église de Jésus Marie le « panthéon » de sa famille, se caractérise par les monuments funéraires placés au-dessus des confessionnaux, sous forme de loggias ou de loges de théâtre. Les peintures de l’autel et de la voûte de la sacristie sont attribuées à Giovanni Lanfranco.  Les peintures de la voûte sont de Giacinto Brandi, élève de Alessandro Algardi et ami de Lanfranco. Au centre, on a une Assomption de la Vierge, sur les côtés, des évangélistes et des saints. Les corniches servent d’appui aux anges qui portent le blason de Giorgio Bolognetti, le généreux donateur.

Les chapelles de gauche

Dans la première chapelle de gauche dédiée à saint Thomas de Villanova, on peut voir sur les murs latéraux, saint François d’Assise en extase et sainte Marie-Madeleine au désert , des fresques de Felice Ottini. La deuxième chapelle, dédiée à Saint Joseph, est refaite au XIXe siècle par Giuseppe Valadier. On voit une peinture à l’huile sur toile de Giacinto Brandi. Tandis que dans la troisième chapelle, dédiée à Notre-Dame du Divin Secours, le retable avec saint Augustin est une œuvre XVIIIe siècle de Pietro Labruzzi. Sur le mur de droite, on a le monument funéraire de Flavia Bonelli de Giulio Cartari et dans le presbytère, le monument funéraire de l’évêque Giorgio Bolognetti en marbre et jaspe. Sur l’autel on peut admirer le Couronnement de la Vierge Marie, huile sur toile de Giacinto Brandi et sur les côtés, les statues de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l’Évangéliste de Giuseppe Mazzuoli.

Les chapelles de droite

Dans la première chapelle, dédiée au Saint Crucifix, on remarque sur la paroi latérale, le monument funéraire du comte Cini de Rinaldo Rinaldi. La deuxième chapelle, dédiée à Saint Nicolas de Tolentino, nous montre un retable avec Apparition de la Vierge à l’Enfant Jésus à Saint Nicolas de Tolentino une peinture de Basilio Francese ou Giovanni Bernardo Carbone. Dans la troisième chapelle consacrée à à sainte Anne, se trouve, sur l’autel, un retable avec Sainte Anne et Marie enfant de Girolamo Pesci. Sur la contre-façade on voit les tombeaux de la famille Del Corno, réalisés de manière similaire à ceux de la famille Bolognetti. Les monuments funéraires sont de Camillo Del Corno et de Domenico Guidi.

Notes