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Eglise de saint Marc

A deux pas de la place Venise

L’église de saint Marc est une des plus vieilles églises de Rome. Elle aurait été fondée par le pape Marc à l’endroit où Saint Marc l’évangéliste aurait vécu lors de son séjour romain autour des années 41 après J-C. L’édifice a subi aux cours des siècles de nombreuses transformations notamment après les pillages des Goths, des Lombards et des Byzantins et les crues du fleuve Tibre. Mais l’intervention la plus importante a eu lieu entre 1455 et 1471, lorsque Paolo Bardo, le cardinal ce cette église devient pape avec le nom de Paul II Barbo. Il fait construire sa propre résidence juste à côté de l’église. C’est le palais de Venise aujourd’hui un musée et une bibliothèque. Ce palais dont la façade occupe toute sa longueur un des côtés longs de la place Venise. C’est dans ce palais que Mussolini avait installé son bureau et du balcon qui perce la façade, il tenait ses discours aux foules océaniques. On pense que l’architecte du palais Venise est Leon Battista Alberti. On lui doit peut-être l’élégant portique et la loggia bâtis en blocs de travertin blanc arrachés au Colisée et au théâtre   de Marcel.

L’église de saint Marc

La façade de l’église de saint Marc est composée de deux ordres d’arcs soutenus par des piliers qui encadrent un portique et une loggia. Sur les chapiteaux corinthiens des pilastres, ceux de la loggia en haut, sont accrochés quatre écus sculptés en bas-relief. Sur les écussons on a les armoiries de Paul II Barbus, du Saint-Siège, du cardinal Marco Barbo. De cette loggia, le pape, tant qu’il vivait au palais Venise, bénissait la foule. La façade est couronnée d’un clocher roman du XIIe siècle et elle est précédée par un portique à trois arcades. Les murs du portique de l’église de saint Marc sont tapissés de fragments de marbres antiques et de pierres tombales avec des inscriptions en grec et en latin. Mais chose blizzard, on y voit aussi un puits avec des inscriptions du XIe siècle. Le texte dit que le prêtre Giovanni, fait don du puits à Dieu et à Saint-Marc. Il invite les assoiffés à boire l’eau à volonté et gratuitement. Mais il menace et il maudit qui osaient tirer un profit de l’eau du puits dont il a fait don à Dieu et à saint Marc. La porte d’entrée est une oeuvre magnifique du XVe siècle. On a longtemps pensé que c’était une oeuvre d’Isaia de Pisa mais on a fini par l’attribuer à Mino da Fiesole.   

Giovanna Vannozza Caetani

Parmi les nombreux fragments, en entrant sur la droite, au fond, il y a une plaque en marbre dont l’écriture a été en partie effacée, car la plaque a été réutilisée. C’est la pierre tombale  de Giovanna Vannozza Caetani, « Vannotia Cathanea », une des nombreuses courtisanes qui fréquentaient le pape Alexandre VI Borgia mais tout de même la mère de Lucrèce et César Borgia. En réalité, Vannozza n’a jamais été enterrée dans cette église mais à sainte Marie du Peuple. Le tombeau de la dame a disparu mais la pierre tombale est restée. Le texte en latin dit : « À Vannozza Cattanei, guide pour ses enfants Cesare, duc de Valentines, Giovanni, duc de Gandia, Goffredo, duc de Squillace, Lucrezia, duchesse de Ferrare. Connue son l’honnêteté, pour sa religiosité, pour ses mérites envers l’hôpital de saint Jean de Latran. Signé Geronimo Pico, procureur du fidecommesso, placé selon les dispositions du testament. Elle a vécu 76 ans, 4 mois, 13 jours, et elle meurt le 26 novembre de l’an 1518. Nous en parlerons lors d’une visite guidée de Rome à travers les Borgia.   

A l’interieur de saint Marc

Bien que l’église de saint Marc soit à deux pas de la place Venise, un carrefour bruyant, l’atmosphère qu’on y respire en entrant est faite de paix et de tranquillité. C’est une église dont l’espace est divisé en trois nefs, par des piliers précédés par des colonnes. Nombreuses sont les œuvres remarquables qui distinguent cette église. D’abord le plafond à caissons dorés du XVe siècle, au centre duquel se dresse le blason de Paul II Barbo, un lion rampant. En haut, juste sous le plafond, des fresques racontent la vie de saint Marc le Pape. Elles sont de Fabrizio Chiari, Francesco Allegrini, Giovanni Angelo Canini et Guillaume Courtois dit le Borgognone. Entre 1503 et 1523 le cardinal Domenico Grimani a fait refaire le pavement avec de grands panneaux d’art cosmatesque que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Le ciborium, qui protège l’autel principal, est une œuvre médiévale, 1154, attribuée à quatre marbriers romains, Giovanni. Au IXe siècle,  le pape Grégoire IV fait construire l’abside et la fait décorer des magnifiques mosaïques que l’on voit encore. Au XVIIe siècle on ouvre de nouvelles fenêtres. En 1735 sur un projet de Filippo Barigioni une nouvelle restauration voulue par le cardinal Angelo Maria donnera à l’église de saint Marc son aspect actuel.   

Dans la nef de gauche

La nef de gauche de l’église de saint Marc est percée de quatre chapelles. Dans la première chapelle qui autrefois servait de baptistère et qui aujourd’hui est dédiée à l’Agneau de Dieu les parois sont décorées de fresques attribuées à Carlo Maratta. On y voit aussi le monument funéraire en marbre du cardinal Marcantonio Bragadin. Dans la deuxième chapelle, dédiée à San Gregorio Barbarigo de l’architecte Emidio, XVIIIe siècle, sous l’autel un bas-relief nous montre saint Grégoire distribuant l’aumône, une oeuvre de d’Antonio D’Este, élève d’Antonio Canova. Dans la troisième chapelle, dédiée à San Domenico di Guzman, le fondateur des Dominicains, sur l’autel un retable montre San Domenico de Guzman qui « ressuscite » le jeune Napoleone Orsini une toile de Baccio Ciarpi. Aux parois des fresques racontent la vie de saint François une œuvre de Lazzaro Baldi. La chapelle de San Nicola di Bari voit la présence du peintre de Ciro Ferri. Dans la quatrième chapelle, dédiée à saint Michel Archange est exposée un retable qui nous montre saint Michel Archange luttant contre Satan. C’est une peinture à l’huile de Pier Francesco Mola. 

Dans la nef de droite

Comme à gauche on a quatre chapelles. La première est dédiée à la Résurrection, l’autel est décoré d’une toile de Palma il Giovane montrant la Résurrection du Christ. Dans la deuxième chapelle dédiée à Saint Antoine de Padoue une œuvre de Louis Cousin est visible sur l’autel. Sur la toile on voit la Vierge et l’Enfant Jésus entre saint Jean-Baptiste et saint Antoine de Padoue. Dans la troisième chapelle, dédiée à l’Épiphanie, une peinture à l’huile de Carlo Maratta s’impose sur l’autel, c’est une adoration des rois mages. On voit aussi le monument funéraire du cardinal Cristoforo Vidman en marbre du sculpteur Cosimo Fancelli. Dans la quatrième chapelle dédiée à Notre-Dame des Douleurs ou chapelle Vitelleschi, se trouvent , peint sur toile, on a une Pietà. On voit aussi le monument funéraire du cardinal Francesco Erizzo (1700), en marbre de Francesco Maratti. La Sacristie offre des œuvres remarquables de Melozzo da Forli, artiste du XVe siècle et de Pietro Cavallini, peintre du XIIIe siècle, des bas-reliefs de Mino da Fiesole et Giovanni Dalmata, sculpteurs du XVe siècle.

L’autel centrale et l’abside

L’autel principal et le presbytère surélevé ont été modifiés comme on les voit aujourd’hui par Filippo Barigion de 1735 à 1737. Par terre on a encore des traces du magnifique pavement en marbres polychromes. Sous l’autel un reliquaire en granit, attribué à Filippo Barigioni, contient les restes mortels de saint Marc et des saints Abdon et Sennen. L’abside et l’arc de triomphe présentent un splendide décor en mosaïque. On y voit le pape Grégoire IV, la tête entourée d’un carré bleu, offrant un modèle de l’église au Christ, les autres personnages sont, saint Marc l’évangéliste et saint Félicissimo, Saint Marc le Pape, Saint Agapito et Sainte Agnès. Le Christ tient un livre dans lequel on peut lire « Ego sum lux, ego sum vita, ego sum resurrectio ». « Je suis la lumière, je suis la vie, je suis la résurrection ». Sur les cotés on a des peintures à l’huile de Guillaume Courtois dit il Borgognone 

Les ruines antiques

Pendant les travaux une crypte a été découverte, elle a été rouverte et restaurée et des explorations des phases anciennes de l’édifice ont été menées. Au niveau inférieur, on a trouvé des vestiges de constructions romaines, une mosaïque du IVe siècles avec des canthares et des sarments de vigne. Sous l’église actuelle, à au moins 2,30 mètres, se trouvent les vestiges de la première église, un titulus du IVe siècle. C’était une église dont l’espace était divisé en trois nef par des colonnes. Au sol eon a encore un pavement en opus sectile, en marbres colorés et un autel placé au milieu de la nef centrale. Sur les murs en bas, on a encore des restes de fresques. L’orientation, est-ouest, est identique à celle de l’église actuelle. Cet édifice a probablement été endommagé par un incendie. A 1,30 mètre, de l’église actuelle, on a les vestiges d’une troisième église, du IXe siècle, également à trois nefs. La crypte semi-circulaire de cette église est visible.

Madama Lucrèce

La statue de Madame Lucrèce est aujourd’hui sur un angle à quelques mètres de l’église. Elle faisait partie avec Pasquino, Marforio, l’abbé Luigi, le Babuino et bien d’autres, des statues parlantes. Des statues sur lesquelles on pendait des pancartes pour contester la politique papale. Le nœud sur la poitrine a permis d’identifier cette statue antique. On pense que c’est le buste d’Isis et qu’il devait se situer dans le « Temple d’Isis ». L’histoire raconte que le buste avait été offert à Lucrèce d’Alagno, maîtresse d’Alphonse d’Aragon. Et c’est ainsi que la statue a fini par être appelée Madame Lucrèce. Autrefois, de nombreuses manifestations populaires se tenaient devant l’église et la statue. Comme le « bal des pauvres » qui avait lieu chaque premier mai, auquel participaient roturiers et jeunes nobles arrivant des différents quartiers de la ville. On y voyait aussi des bossus, des infirmes, des vieillards à l’humeur folle, au grand plaisir des Romains. A l’occasion de cette fête Madame Lucrèce portait des colliers faits d’oignons, d’ail et de piments.

La Fontaine la la Pomme de Pin

Juste devant la basilique, sur la gauche, cachée par les arbres, on a une belle fontaine en travertin qu’on appelle la Fontana della Pomme de Pin. Pas grande mais bien faite. Elle est tout en travertin blanc. Au milieu d’un bassin s’élève une tige simple et élégante, d’où partent deux corolles de tulipes stylisées qui servent de support à une grosse une pomme de pin. L’eau, qui est bonne à boire, sort de deux becs latéraux. Cette fontaine a été voulue par la municipalité. Elle fait partie d’un groupe de fontaines qui ont été placées dans différents points de Rome pour rappeler des métiers disparus ou des quartiers disparus. Pietro Longhi a placé ses fontaines dans les quartiers de Monti, Campo Marzio, S. Eustachio, Pigna, Ripa, Trastevere, Borgo Vecchio et Borgo Vaticano, le quartier Tiburtino, Regola , Ponte, Campitelli et Nomentano  .

la fontaine de la pomme de pin