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Pietà de Michel-Ange

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Une exposition aux musées du Vatican

On peut voir jusqu’au 6 janvier 2024, à l’entrée de la Pinacothèque des Musées du Vatican, sous forme de moulages en plâtre, les trois Pietà de Michel-Ange. Cette petite exposition naît de la collaboration entre la ville⁹ de Milan avec celle de Florence et des Musées du Vatican. Les trois moulages des Pietà de Michel-Ange ont été réalisés à des moments différents. Celui de la basilique de Saint-Pierre a été réalisé par Ulderico Grispigni pour évaluer la portée des dégâts provoqué en 1972 par un fou qui s’en était pris à la Pietà de Michel-Ange à coups de marteau. Le moulage de la Pietà de Santa Maria del Fiore à Florence ou Pietà Bandini, date d’environ 1882 et a été créé par le florentin Oronzo Lelli. Le moulage de la Pietà Rondanini a été commandé en 1953 à Cesare Gariboldi, dans le but de trouver, lors des essais, la meilleure installation possible de la statue en marbre conservée depuis 1952 au château des Sforza. 

Pietà de Michel-Ange

Les trois moulages des Pietà de Michel-Ange

Les trois Pietà de Michel-Ange ont été réalisées par l’artiste à des moments différents de sa vie. Ces exemples racontent la sensibilité acquise par le génie toscan au cours de sa longue vie. il est mort à 89 ans. Il y a d’abord l’œuvre grandiose de sa jeunesse pleine de classicisme. Suit la Pietà Baldini conçue pour le dôme de Florence et la sculpture inachevée de ses derniers jours. Plus de soixante ans séparent la première Pietà du Vatican de la dernière, la Pietà Rondanini. L’exposition des trois moulages vise à montrer aux visiteurs l’évolution artistique de ce génie toscan. De l’œuvre de jeunesse aujourd’hui visible dans la basilique de saint Pierre, à la Pietà Rondanini en passant par la Pietà Bandini, s’écoule pratiquement toute la vie d’un homme. Au cours des années, le style de l’artiste devient moins redondant face à la destinée humaine faite de souffrance et de mort.  

Pietà de Michel-Ange

La Pietà de Michel-Ange au Vatican

Créée entre 1497 et 1499, cette Pietà de Michel-Ange peut être considérée comme le premier grand chef-d’œuvre de l’artiste. Michel-Ange a un peu plus de vingt ans quand il réalise pour le cardinal Jean Bilhères de Lagraulas cette magnifique sculpture. Jean Bilhères est ambassadeur de France auprès du pape Alexandre VI Borgia, à l’époque du roi de France Charles VIII. Cette statue doit être placée dans la chapelle de Sainte Pétronille pas loin de l’autel majeure de la basilique de saint Pierre. La chapelle de Sainte Pétronille est alors la chapelle des rois de France. Par ce geste, le Jean Bilhères de Lagraulas veut présenter la Pietà de Michel-Ange comme un chef-d’œuvre offert à l’église par un compatriote, aux pèlerins du Jubilé de l’an 1500. Aujourd’hui encore, la Pietà du Vatican est la seule œuvre à porter la signature de son auteur sur la bande qui traverse diagonalement le buste de la Vierge Marie.

La Pietà Bandini

Lorsqu’il sculpte la Bandini Pietà, entre 1547 et 1555, Michelangelo Buonarroti est déjà un homme âgé. La sculpture ne sera jamais achevée. En effet Michel-Ange va tenter de le détruire après l’apparition d’un grain dans le marbre qui a provoqué une cassure près des jambes. Les marques du martelage sont visibles sur l’épaule, sur le coude. L’œuvre, désormais inutilisable, est vendue en 1561 au florentin Francesco Bandini pour la somme de deux cents écus. Dans la Pietà Baldini, on voit le Christ, tout juste descendu de la croix, entouré et soutenu par trois personnages : Madeleine à sa droite, Nicodème, au centre, au visage de Michel-Ange et la Vierge à gauche. La Madeleine est l’œuvre de l’élève Tiberio Calcagni. La Pietà vendue à Francesco Bandini, elle est achetée par Cosme III qui l’apporte à Florence en 1674.  

La Pietà est la Rondanini

La dernière Pietà, la Rondanini, est aujourd’hui visible au Château Sforza de Milan. Michel-Ange a travaillé sur ce marbre jusqu’à peu de temps avant sa mort. Dans le « sublime inachevé » les parties terminées alternent les parties inachevées. Commencée entre 1552 et 1553 et reprise entre 1555 et 1564, année de sa mort, La Pietà a dû être pensée pour son tombeau. Cette Pietà porte le nom de Rondanini parce qu’en 1744, elle est achetée par le marquis Rondanini, qui l’a place dans son palais de la rue du Corso à Rome. Par la suite, la Pietà Rondanini est acquise par la municipalité de Milan qui après maintes hésitations va finir par la placer dans le château des Sforza, dans une des salles de ce qui fut l’hôpital espagnol. 

Notes

  • A voir jusqu’au 6 janvier 2024
  • A l’entrée de la Pinacothèque du Vatican
  • Entrée comprise avec le billet des musées du Vatican
  • Pour réserver vos visites écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +393479541221